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et qu’auiourd’hui encore le secrétariat des sociétés de Saint-Vincent-de-Paul pour toute l’Allemagne siège à Cologne.

À Mayence, le vicaire général Lennig, l’ami de Lamennais et de Montalembert, fonde deux sociétés de Saint-Vincent-de-Paul et de Sainte-Élisabeth. Elles se donnent « la noble lâche de trouver par leurs aumônes et leurs actes de charité le chemin du cœur de ces hommes dont l’extérieur misérable n’est que la fidèle expression de la détresse de l’âme, et de les arracher à cette double misère. » C’est ainsi que parle un témoin.

D’autres villes, Bonn, Dûsseldorf, suivent cet exemple.

Et ce n’est pas tout. Maintenant avec le nouveau régime politique, nos petites sociétés d’Aix-la-Chapelle peuvent s’organiser en congrégations régulières. Les dames que Clara Fey a groupées pour l’enseignement des orphelins et des pauvres prennent le voile, et désormais elles s’appelleront les Sœurs du Pauvre Enfant Jésus. Clara Fey est leur supérieure. En même temps, toujours à Aix-la-Chapelle, le petit monde qui depuis 1845 s’emploie avec Françoise Schervier au salut des femmes perdues et au soin des malades, se transforme, lui aussi, en un ordre régulier de sœurs, sous le vocable de Sœurs Saint-François. Leur supérieure Françoise Schervier est une femme énergique, et très vite la nouvelle congrégation multiplie au long du Rhin ses œuvres et ses installations. À Aix-la-Chapelle, elle assure le service de l’hôpital et organise des cuisines pour les pauvres dans les divers quartiers de la ville ; dans tout le diocèse de Cologne, et puis à Coblence et à Mayence, elle ouvre des maisons, des ouvroirs et des hôpitaux. Mgr Geissel a bien raison quand il appelle cette congrégation franco-rhénane « une des plus belles fleurs de la vie religieuse renaissante. »

Ces fondations locales ne suffisent pas aux besoins du pays. On appelle des ordres français : au mois de décembre 1848, le vicaire général Lennig fait venir d’Alsace à Mayence trois sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Elles dirigent l’hôpital Saint-Roch et bientôt y joignent l’orphelinat et la maison des Invalides. Dans la même ville, en 1853, les sœurs du Bon Pasteur d’Angers installent une maison. — Dans tous les diocèses du Rhin et même à Darmstadt, qui est une ville protestante, des hôpitaux se fondent sous la direction de religieuses venues de Strasbourg et de Niederbronn.

À ces ordres charitables s’ajoutent désormais les ordres