Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/719

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quel bruit eût fait de son sacrifice le moindre écrivain ou joueur de presse !

Δαφνὴ (Daphnê)

Julien donnait, faisait donner et recevait la mort avec le sourire sur les lèvres.

Sourire de pitié,
Sourire de paisible désespoir,
Le vôtre, ô Stello !

Δ

Le malheur des écrivains est qu’ils s’embarrassent peu de dire vrai, pourvu qu’ils disent ; — il est temps de ne chercher les paroles que dans sa conscience.

On se donne grand mouvement en attendant la mort, selon son tempérament et son caractère.

J’aime les airs qui fouettent le sang aux peuples comme la Marseillaise, mais cela ne vaut pas grand’chose comme musique ou poésie ; cela met en train les enfants.

Ce qu’on croit légèreté dans les Français est faiblesse de cerveau et incapacité d’attention.


12 janvier 1836.

M. de Sellon m’envoie de Genève une brochure nouvelle sur la peine de mort.

Il ressort du récit d’une exécution ce fait que :

Les juges ont condamné un scélérat, — (un temps très long s’étant écoulé jusqu’à l’exécution), — le bourreau a tué un homme régénéré, moral et chrétien.


22 mai 1836.

Daphné.

La femme est trop libre. Tous ses vices viennent de sa liberté et de la place qu’elle a dans la vie, trop grande, et n’ayant rien à faire.


Myrto[1].

Julien s’aperçoit que publier ses idées, c’est faire métier de femme. Poète ou philosophe, on cherche des compliments, on

  1. C’est Daphné.