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noms de Cox et de P. D. Roosevelt (ce dernier étant le candidat à la vice-présidence) et la liste des noms des membres du collège électoral démocratique. La deuxième colonne est celle des Républicains avec l’aigle, emblème du parti, et les noms de Harding et de Coolidge. La troisième colonne est celle du parti socialiste et s’adorne d’un bras musclé qui brandit une torche. La quatrième est réservée au parti de la Prohibition, que symbolise avec beaucoup d’à-propos une fontaine Wallace. La cinquième, celle du parti travailliste, est illustrée d’un autre bras musclé, mais qui brandit un marteau au lieu d’une torche. La sixième, celle de M. Christensen, nous montre les deux mains unies des travailleurs des villes et des travailleurs des champs. Enfin la septième contient cette observation : « Dans la colonne ci-dessous, l’électeur peut inscrire le nom d’une personne quelconque pour laquelle il désire voter et dont le nom ne serait pas imprimé sur le bulletin. » Inutile de dire que de joyeux électeurs en profitent à chaque élection pour écrire dans cette colonne les noms de célébrités américaines qui n’ont qu’un lointain rapport avec la politique, telles que Charlie Chaplin, Mary Pickford, un champion de boxe ou un assassin notoire.

Les électeurs plus sérieux doivent, pour exprimer leur opinion, marquer d’une croix la colonne de leur candidat. Mais ce n’est pas tout. Ils reçoivent en même temps deux autres grandes feuilles : l’une, qui contient les noms des candidats aux fonctions administratives et aux fonctions législatives de l’Etat dans lequel ils résident ; l’autre qui est un référendum relatif aux amendements éventuels à la Constitution des États-Unis.

Tous les grands journaux de la cité ont pris leurs dispositions pour informer le public heure par heure des résultats de l’élection. D’immenses écrans permettront de projeter immédiatement les chiffres à mesure que le télégraphe les transmettra aux salles de rédaction.


Huit heures du soir.

Malgré la pluie qui tombe, les curieux sont assemblés dans les squares et manifestent leur joie ou leur désappointement quand Cox ou Harding triomphent dans tel district ou dans tel État.

La majorité républicaine s’annonce déjà écrasante. Au quartier général républicain l’optimisme règne, car la défaite des