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royale les rapports les plus confiants. Princes, princesses, le Roi lui-même, sont les habitués de sa légation. Il les y reçoit, les y fête, et c’est sur le pied de la plus cordiale intimité qu’il est reçu dans leurs palais, grâce aux liens de parenté qui existent entre la famille royale de Grèce et la famille impériale de Russie. Cette intimité n’est pas secrète, nul ne l’ignore, et elle a eu pour conséquence, à diverses reprises, de faire douter de la fidélité du prince Demidoff à l’Entente. Mais jamais il n’a cessé d’être solidaire de ses collègues. Il a pu regretter parfois leurs décisions, nous ne le voyons jamais refuser de s’y associer.

A côté de ces personnages, et quoiqu’il ne vienne pas au premier rang, — l’Italie n’étant pas puissance garante, — il faut mentionner le comte Bosdari, représentant le gouvernement de Rome. C’est un diplomate de carrière et un érudit dont on peut rappeler les conférences sur Dante. Quoique avant la guerre son gouvernement ait figuré dans la Triple Alliance et qu’on se plaise à dire qu’il a nourri, au temps de Crispi, des sentiments hostiles à la France, on le trouvera le plus souvent, dans les circonstances graves ; à côté de ses collègues.

Nous n’aurions plus rien à signaler dans le groupe diplomatique ententiste, s’il ne convenait d’y réserver une place aux attachés militaires de la Légation de France et à son attaché-naval. Les attachés militaires ont été, tour à tour, le colonel Braquet, qui était à Athènes au début de la guerre, et plus tard le général Bousquier. À cette époque, il n’y avait pas encore d’attaché naval français dans cette capitale, C’était une lacune qui fut comblée au mois de décembre 1915, à la demande de M. Guillemin. Le Ministre de la Marine désigna pour ce poste le commandant de Roquefeuil, capitaine de frégate, qui fut, au cours de sa mission, nommé capitaine de vaisseau. Autrefois, il avait fait partie avec les futurs amiraux Lacaze et Daveluy, de l’état-major de l’amiral Germinet quand celui-ci commandait les forces navales de la Méditerranée. Cet officier général le tenait en haute estime. Nommé attaché naval à la légation de France à Athènes, un jeune officier, l’enseigne de Béarn, lui fut adjoint. Le Ministre de France déplorait, à cette époque, qu’il n’existât pas à Athènes un service de renseignements analogue à celui qu’avait créé la Légation britannique, après en avoir prévenu la police grecque dont parfois il demandait le concours. Des entretiens du nouvel attaché naval avec le Ministre de France résulta la