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hectolitres d’alcool pur et de liqueurs diverses ; il reste 140 usines sur 800 et la production est réduite des neuf dixièmes. Brûlé en 1914 par les Cosaques, le grand établissement de Sassow, qui fabriquait pour le monde entier du papier et des tubes à cigarettes. Pour reconstruire les usines, acheter les machines, réorganiser la production, il faudra de l’argent ; et il en faudra encore pour aménager, en vue de leur utilisation industrielle, les forces hydrauliques du Dniester, du Stryi et du San, pour exploiter, comme elles mériteraient de l’être, les sources minérales d’Iwoniez, de Rymanow et de Pustomyti, les stations climatériques de Talarow, Jaremèze et Ilrebenow…

Les immenses forêts qui couvrent les Karpathes ont constitué de tout temps l’une des principales richesses du pays. Comme toutes les autres, l’industrie du bois a souffert de la guerre : Russes et Ukrainiens ont brûlé les scieries. L’exploitation est rendue difficile par la rareté de la main-d’œuvre : les bûcherons ont reflué vers les villes, où un travail moins pénible les fait vivre plus aisément. On s’efforçait néanmoins d’en réunir un grand nombre, au moment où j’ai traversé la Galicie, pour répondre à l’appel du gouvernement, qui a décidé d’exporter à bref délai de grandes quantités de bois. Le Comité économique de Varsovie, adoptant le projet de la Chambre de Commerce de Lwow, a pris les décisions suivantes :

1° On abattra immédiatement tous les arbres qui régulièrement auraient dû être coupés au cours des dix prochaines années ;

2° 15 p. 100 du bois ainsi obtenu sont affectés à la reconstruction des régions endommagées par la guerre ;

3° 30 p. 100 sont réservés pour les besoins intérieurs du pays ;

4° Le reste est réquisitionné pour l’exportation, ainsi que la totalité des bois spéciaux et de luxe.


L’INDUSTRIE ET LE COMMERCE DANS L’ANCIEN ROYAUME ET EN POSNANIE

J’ai retrouvé un peu dans toute la Pologne les mêmes préoccupations et les mêmes espoirs que j’avais entendu exprimer en Galicie. A Varsovie, durant le temps que j’y ai passé, un souci dominait tous les autres ! celui de satisfaire aux besoins de la défense nationale. Armes et munitions manquaient : les envois