Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 59.djvu/568

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

catholiques pour la circonstance, érigent, en face du Syndicat hiérarchique des évêques, un autre Syndicat pour nous disputer une église ou un presbytère ou un séminaire, nous ne trouvons dans la loi qui régit le Syndicat aucun moyen de nous y opposer, ni d’en appeler, comme nous le ferions en face d’une cultuelle anti-hiérarchique, au nom de l’article IV. Rien absolument ne s’oppose à la formation de tels Syndicats, si ceux qui les veulent arrivent à les constituer.

Il reste la loi de 1901 sur les Associations, la plus libérale de nos lois, si libérale que, pour en exclure les Congrégations religieuses, il a fallu avoir recours à d’odieuses lois de spoliation dont la majorité des républicains rougissent aujourd’hui. Grâce à l’entière liberté qu’ont les associés de rédiger leurs statuts, cette loi de 1901 qui, en aucune manière, ne réserve non plus les droits de notre hiérarchie, y est cependant accommodable et reste encore notre meilleur refuge aussi longtemps que nous ne nous placerons pas sous la loi de 1905. Toutefois, tant que cette Association n’est que déclarée, ses facultés de posséder sont très limitées et insuffisantes à nos besoins. Pour qu’elles puissent y subvenir, il faudrait que le gouvernement les déclarât d’utilité publique, en tant que paroissiales ou diocésaines ; elles deviendraient par-là même cultuelles. Mais il n’est guère à espérer que le gouvernement, bien décidé à maintenir les Cultuelles de 1905 et à ne pas modifier la loi de séparation, consente à accorder aux Associations de 1901 ce privilège, moins encore qu’il consente à leur restituer la part des biens dont nous avons été spoliés et qui ne sont pas encore irrévocablement aliénés, comme il serait disposé, dit-on, à le faire pour les Cultuelles de 1905.

Quelques-uns, paraît-il, jettent en arrière un regard de regret sur les Conseils de fabrique ; mais, outre que les Conseils de fabrique sont incompatibles avec la loi de séparation, nous n’aurions vraiment aucune raison de les préférer aux Cultuelles de 1905, bien au contraire. C’est dans la loi de 1809, régissant ces conseils de fabrique, que l’on trouve réalisés éminemment les inconvénients reprochés aux Cultuelles de 1905. Que l’on considère l’organisation ou le mode d’administration des unes et des autres. Pour ce qui est de leur organisation, tandis que l’évêque, dans les Cultuelles de 1905, en choisit lui-même et lui seul tous les membres, en acceptant ceux qui lui agréent, il n’a