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plus 100 cyclistes, et du côté des bois de Bouvigny par 100 ou 200 cavaliers pied à terre également, renforcés par les débris du groupe cycliste de la division : total de 6 à 700 hommes dont 200 seulement environ avaient des baionnettes. Il n’y avait donc rien d’étonnant qu’ainsi réduite à l’engagement de moins d’un bataillon, l’attaque du corps de cavalerie eût échoué.

C’était là une triste illustration de ce que j’avais entendu la veille. Malgré la bravoure éclatante et le dévouement inlassable des cadres et des cavaliers, il était évident qu’avec un pareil armement, de pareils effectifs et un tel règlement, la cavalerie française ne pouvait répondre à ce qu’on lui demandait…

Je repartis rendre compte au général de Maud’huy et lui proposai de donner un ou deux bataillons au général Conneau. Après avoir fouillé « ses fonds de tiroir, » il décida de lui affecter un bataillon de chasseurs à pied.

A 16 heures, nous venions d’apprendre qu’une forte colonne ennemie de toutes armes avait été vue en marche à midi de l’Est vers Arras, lorsqu’arriva le général Foch :

— Comment ça va ?

— Ni bien ni mal, lui répondit le général de Maud’huy ; et ils disparurent dans la pièce à côté.

Il résulta du conseil de guerre qui fut tenu là de 16 heures à 16 heures 30 un ordre particulier sensationnel au 21e corps et au 2e corps de cavalerie, que je fus chargé de porter vers 17 heures 30 au général Maistre pendant qu’un autre officier partait auprès des généraux Conneau et Mitry.

Les Anglais arrivaient. Les premiers corps britanniques allaient débarquer dans la région Béthune, Saint-Omer. Pour aider le 2e corps de cavalerie à couvrir leurs débarquements, le 1er corps de cavalerie devait être retiré de la région Sud du canal de la Bassée et devait rejoindre au Nord, le lendemain, le 2e corps de cavalerie (gros vers Merville). Pour compenser ce retrait de forces au Sud du canal de la Bassée, le général Maistre devait faire rallier le lendemain à la bataille vers Lens la plus grande partie du détachement de la 13e division d’infanterie qu’il avait laissée le 5 au soir dans la région de Lille sous les ordres du général Dumézil avec mission de tenir le canal de Lille inclus aux Baraques de Bauvin. Seuls, 3 bataillons de territoriaux, 1 bataillon actif du 21e corps d’armée et 1 batterie devaient rester là-bas sous les ordres du lieutenant-colonel de