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ennemie commencée depuis le 9 contre le front du Trentin, depuis le 12 contre le front Piave-Grappa.

Au début de ces actions, où le front italien reconstitué prouvera sa solidité, le général Diaz, au cours d’une des conférences quotidiennes qui le réunissent aux généraux Foch et Wilson (celle du 13 novembre), leur expose l’importance du concours militaire allié qu’il juge utile à l’Italie, soit vingt divisions, et leur remet un mémoire précisant ses demandes en infanterie et artillerie. Si enclin qu’il soit à ne pas marchander les renforts aux Italiens, le général Foch trouve exagéré le chiffre de vingt divisions alliées et insiste auprès du général Diaz sur l’urgence de réorganiser au plus tôt les unités italiennes éprouvées ou dispersées. Le commandant en chef italien en convient et décide que les corps les plus atteints seront groupés et formeront une 5e armée, qui sera transportée en deçà du Pô et du Mincio pour cette réorganisation. Dans ces conditions, douze divisions d’infanterie, six anglaises et six françaises, semblent suffisantes au général Foch, qui télégraphie à Paris le même jour pour demander que les contingents franco-anglais soient portés à cet effectif. Il demande en nie ne temps que le transport encore en cours des quatre divisions anglaises déjà accordés soit accéléré autant que possible, en utilisant les voies du Mont-Cenis et de la Riviera.

Il ne restait donc à la France, pour compléter sa moitié, qu’à diriger au-delà des Alpes deux divisions de plus. Dès le surlendemain, 15 novembre, le général Foch est en mesure d’annoncer au général Diaz la mise en route de ces deux divisions (le 12e corps d’armée français). Et la rapidité de l’exécution répondra encore à celle de la décision ; notre 12e corps commencera ses débarquements dès le 20. Il convient de relever ici, une fois de plus, l’empressement de notre gouvernement et de notre haut commandement. La promptitude avec laquelle le dernier envoi est effectué indique même qu’il était arrêté en principe entre le ministre de la Guerre et le maréchal Foch avant que celui-ci en fit la demande formelle. Qu’il s’agit d’accorder ou de transporter des troupes, ou de les déplacer en Italie même, nous avons toujours, dans cette crise, été les premiers à le faire, toujours en avance sur les Anglais. Ainsi les trois divisions françaises ramenées de la région Ouest du lac de Garde sont réunies dès le 17 novembre dans le secteur qui leur est assigné