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comment finit la guerre.

du front est poussé avec activité. De nombreux emplacements de batteries et dépôts de munitions sont établis. Les ambulances et hôpitaux d’évacuation qui ont été ramenés à l’arrière avec une prudence excessive sont reportés à une distance raisonnable qui permet de panser les blessés sans leur infliger un transport souvent mortel. De petites opérations se succèdent rapidement sur le front de cette armée et permettent de constater le degré d’usure des troupes allemandes dont les lourdes pertes ne sont réparées qu’en partie, et la dépression assez surprenante de leur moral.

Le 28 juin une progression un peu plus importante améliore la situation d’une façon notable et procure un millier de prisonniers.

C’est le lendemain 29 que le général Mangin reçoit la lettre du général Pétain approuvant le plan d’action dont l’exécution est déjà commencée, d’accord d’ailleurs avec le Haut-Commandement, dont la liaison par officiers d’état-major a obtenu l’approbation.

Le front de la 10e armée s’améliore également au nord de l’Aisne par une petite opération qui, le 3 juillet, donne 1 100 prisonniers. Il importe en effet de ne point fixer l’attention de l’ennemi sur le terrain des attaques probables et d’ailleurs il est évident qu’après avoir attaqué vers l’Est, la 10e armée sera appelée à attaquer aussi vers le nord. Le général Mangin peut écrire le 3 juillet : « Les petites actions engagées par la 10e armée dans la deuxième quinzaine de juin se sont exécutées très facilement. Sans leur donner plus d’importance qu’elles n’en méritent, on peut y voir la preuve que l’ennemi éprouve les mêmes difficultés que nous à se défendre contre des troupes usant des procédés d’attaque actuels.

« On est en droit de penser qu’une attaque se produisant sur les plateaux au sud-ouest de Soissons, dans les conditions où elle est envisagée par l’Instruction du 16 juin, non seulement présenterait les meilleures chances de succès, mais encore pourrait comporter un certain développement, résultant de l’exploitation immédiate de l’effet de surprise et visant la réduction de la poche de Château-Thierry.

« Or la surprise est parfaitement possible.

« D’une part, les forêts donnent le moyen de dissimuler jusqu’au dernier moment la majeure partie des mouvements de mise en place de l’infanterie ; d’autre part, les déplacements