Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 57.djvu/158

Cette page a été validée par deux contributeurs.

au zèle dévoué du capitaine de vaisseau d’Andrezel, de ma mission, et à nos attachés naval et militaire au Danemark.

Je voyais la fin, si la grève et la révolution sévissant à Berlin depuis le 24 décembre ne gagnaient pas le pays. Au 15 décembre, je ne prévoyais réellement pas quand ce serait commencé ; je n’espérais réellement pas la fin pour le 31 janvier. Quand le 19 décembre, moment le plus critique, j’annonçais la fin probable pour le 20 janvier, je le faisais pour faire prendre patience, n’osant pas espérer ce résultat. Mais le 1er janvier je pouvais annoncer la fin pour le 13 du même mois, toujours sous réserve du maintien de l’ordre relatif dans le pays.

Les événements qui se produisirent à Berlin, dès les premiers jours de janvier, me causèrent de grandes inquiétudes. J’ai dit la bataille quasi-permanente à nos portes, et l’isolement où elle nous plaçait. Je me substituai alors aux bureaux du Ministère pour envoyer des ordres directs aux organes d’exécution allemands. En particulier, le chef allemand de la Commission de chemins de fer de Francfort, M. Koch, fut d’un secours précieux. Il prit la direction du mouvement des trains dans presque toute l’Allemagne et déploya une activité des plus fécondes. Le 12 janvier, le dernier train quittait le dernier camp. Le 14 avait lieu le dernier transport sur Copenhague. Restait un seul gros départ à réaliser, 3 000 hommes. Il eut lieu le 18, de Pillau, à destination directe d’un port français.

Il reste à voir la question des malades, des retardataires et des disparus.


LES MALADES


Nous disposions heureusement d’environ 175 médecins et médecins auxiliaires encore retenus prisonniers, la plupart groupés à Graudenz. Ils furent de suite répartis dans tous les camps, et de plus, un chef de service, pris parmi les médecins des Commissions maritimes venues de France, fut installé auprès de chaque E.-M. de corps d’armée.

Il avait été établi dans la convention d’armistice, que l’évacuation des malades et des blessés serait « à effectuer en dernier lieu, après l’évacuation des prisonniers valides. » Je n’ai pas tenu compte de cette prescription qui aurait retardé beaucoup l’évacuation de ces malades, sans avancer en rien