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Metz avec son escorte triomphale. Vaincu sur la Marne, l’ennemi ne peut continuer son attaque contre la droite française. Le 12, il bat en retraite et les troupes françaises rentrent dans Pont-à-Mousson, Nomény, Lunéville, Saint-Dié, Baccarat.

La course à la mer. — Au milieu de septembre, l’armée allemande fait front, les deux armées se fixent de plus en plus à l’Est et au centre et cherchent à déborder réciproquement l’aile Nord de leur adversaire. La 5e armée d’Espérey et l’armée anglaise disputent le Chemin des Dames. La 6e armée Maunoury s’étend entre l’armée anglaise et l’Oise vers Noyon, et à sa gauche quatre divisions territoriales et un corps de cavalerie sont sur la Somme.

Le 18 septembre, la 2e armée Castelnau quitte la Lorraine et vient débarquer ses trois corps d’armée entre l’Oise et la Somme, et la lutte devient très rude dans la région Roye-Lassigny, avec des oscillations dont l’amplitude va en diminuant. Mais les armées allemandes tirent de leur front convexe une plus grande facilité de transport vers la gauche française, et le général Joffre, qui la sent de plus en plus menacée, crée vers Arras le 30 septembre une nouvelle armée sous les ordres du général de Maud’huy. La situation était si grave au commencement d’octobre que le commandement local envisageait la retraite sur la Somme, qui eût livré à l’ennemi la côte de la Manche jusqu’à l’embouchure de cette rivière. Repoussant cette proposition, qui pourrait avoir sur la suite des opérations les conséquences les plus graves, le général Joffre envoya sur place le général Foch, avec le titre d’adjoint au commandant en chef, et la mission de commander les opérations dans la région Nord et de coordonner l’action des troupes françaises avec celle des Alliés anglais et belges.

Car l’armée britannique, sur l’instance très raisonnable du maréchal French, était transportée dans le Nord vers Hazebrouck du 5 au 20 octobre ; sir John French avait bien voulu admettre que les divisions pourraient être engagées en cas d’urgence dès leur arrivée, sans attendre le rassemblement général de ses forces. La confraternité d’armes s’établissait de plus en plus. Anvers, où s’était repliée l’armée belge à partir du 13 septembre, était bombardé depuis le 28, et tomba le 9 octobre. La retraite de l’armée belge sur l’Yser fut protégée par une division anglaise et la brigade de fusiliers marins français