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comment finit la guerre.

Foch en même temps qu’elle prenait l’offensive ; vraisemblablement ils cherchaient à percer le front français dans les plaines champenoises pour répondre à l’action de la 6e armée française sur leur droite ; quoi qu’il en soit, leur pointe était là, avec une densité de troupes plus forte que sur le reste de leur ligne, et très supérieure à celle que leur opposait la 9e armée. — La droite du général Foch résiste énergiquement et sa gauche progresse ; la situation reste stationnaire le 7, malgré des efforts vigoureux des deux côtés ; mais le 8, la progression de la gauche ne reprend que faiblement, tandis que la droite cède. La situation paraît sérieuse, mais le général Foch répond de tout, et d’ailleurs l’avance du général d’Espérey doit fatalement le soulager, puisqu’il a tenu : car, à la rigueur, il suffisait qu’il tînt sur ses positions sans se laisser couper d’avec l’armée placée à sa gauche ; mais le général Foch veut davantage : il ose, en pleine bataille, enlever la division Grossetti de sa gauche pour la porter à sa droite qu’il dégage ainsi. L’armée d’Espérey est en mesure de lui prêter un corps d’armée qui déborde les marais de Saint-Gond par le Nord et il enlève le château de Mondement qui commande le plateau de Sézanne. Ces belles manœuvres amènent la retraite de l’ennemi. — Le général Foch passe la Marne le 12 et donne la main à l’armée d’Espérey à l’Est de Reims.

À sa droite, la 4e armée de Langle de Cary avait été particulièrement éprouvée par ses rudes batailles dans le Luxembourg et sur la Meuse ; son débouché est particulièrement difficile. — C’est surtout l’avance de sa gauche qui importe à l’ensemble du mouvement ; le général de Langle y dirige donc un corps d’armée que lui envoie le général Dubail, puis deux divisions prises à sa droite, qui se contentera de résister. Cette gauche progresse faiblement les 6, 7, 8 ; la bataille, les 9 et 10, se concentre au milieu de sa ligne, autour de Vitry-le-François. Enfin, le général de Langle est dégagé par l’avance du général Foch, comme le général Foch l’avait été par l’avance du général d’Espérey. Il occupe Vitry et Sermaize le 11, sa gauche passe la Marne le 12, et suit la retraite de l’ennemi.

C’est le 12 que le général Joffre peut affirmer sa victoire dans un ordre du jour :

« La bataille qui se livre depuis cinq jours s’achève en une victoire incontestable ; la retraite des Ire IIe et IIIe armées