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comment finit la guerre.

Gette. Il se replia sur la Lesse, en contact avec le corps de cavalerie du général von der Marwitz. Le corps était étayé à droite par les 4e et 9e divisions de cavalerie, qui éclairaient les 4e et 3e armées françaises.


Le Commandement français avait constaté l’avance allemande en Belgique ; l’attaque de Liège indiquait bien toute l’amplitude du mouvement, qui ne se limitait pas à la rive Sud de la Meuse, comme on l’avait pensé, mais allait évidemment s’étendre à travers toute la Belgique. Les corps actifs qui l’exécutaient étaient bien ceux qu’on attendait de ce côté, mais les corps de réserve, qui doublaient l’importance des forces ennemies, n’étaient pas encore signalés, et les renseignements recueillis faisaient admettre un peu hâtivement que la concentration allemande s’exécutait suivant le plan connu depuis deux ans.

Aussi le général Joffre admet que le groupement principal des forces ennemies semble vers Metz-Thionville-Luxembourg. Par l’instruction générale n° 1 du 8 août, il indique son intention de livrer la bataille toutes forces réunies, sa droite appuyée au Rhin. S’il y avait lieu, sa gauche reculerait au besoin pour éviter de s’engager isolément ; elle s’avancerait au contraire si la droite allemande était retardée devant Liège ou se rabattait vers le Sud. La 1re  armée marchera sur Sarrebourg et le Donon, couverte à droite par le 7e corps ; un groupement de divisions de réserve investira Strasbourg ; la 2e armée marchera sur Sarrebruck en se couvrant vers Metz à l’Ouest. Les 3e et 4e armées sont provisoirement dans l’expectative, prêtes à attaquer l’ennemi, s’il débouche, ou à se porter en avant.

Il paraît opportun d’accrocher la gauche ennemie et de prendre dans la plaine d’Alsace, le plus tôt possible, une position qui assure le débouché des Vosges sur un large front. Dès le 7, les troupes françaises franchissent la frontière et prennent Altkirch et occupent le 8 Mulhouse, évacué par les Allemands. Mais l’ennemi se renforce et menace par Cernay de tourner les positions françaises, faiblement occupées. Le 7e corps doit évacuer Mulhouse le 10.

L’opération fut recommencée le 14 par le général Pau qui, avec une armée d’Alsace de 150 000 hommes, reprend Altkirch