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de ces divers éditeurs en vue d’une diffusion meilleure, plus simple et moins coûteuse, de nos livres à l’étranger. Des représentants, choisis avec soin parmi des personnes qualifiées, connaissant bien notre littérature, visitent au dehors les Universités, les bibliothèques, leur donnent tous renseignements utiles, prennent note de leurs besoins. Faisant pour tous les éditeurs à la fois ce que pour un seul il serait trop coûteux de faire partout, ils étudient ou préparent la création de dépôts, tâchent de trouver des vendeurs appropriés.

Cette Société, qui s’emploie à mettre le plus commodément possible les lecteurs du monde entier en relations avec les librairies françaises, publie, tous les trimestres, pour guider les curiosités et les désirs de cette clientèle éparse, un Bulletin bibliographique qui la renseigne sur le titre, le genre et le prix de nos publications nouvelles.

En outre, il était indispensable de venir très vite en aide à la bonne volonté des libraires de province qui luttent avec beaucoup de mérite dans des conditions difficiles et qui, si l’on ne trouvait pas le moyen de simplifier leur tâche et de réduire leurs frais, se raréfieraient peu à peu. Ce sont pour l’éditeur et pour l’écrivain de précieux auxiliaires. C’est souvent grâce à leur conversation érudite dans leur magasin, où l’on se plait à venir feuilleter les bouquins en bavardant, que s’entretient le feu sacré de la lecture. Quel dommage si certains d’entre eux, découragés, avaient fini par sacrifier le rayon peu rémunérateur des livres à celui, beaucoup plus fructueux, de la papeterie ! Aussi, sur l’initiative d’un excellent libraire d’Orléans, M. Loddé, a-t-on créé le Syndicat d’achats de Librairie, dont le rôle consiste à répartir entre les divers éditeurs de Paris les commandes faites sur un même bulletin par chaque libraire de province (ce qui diminue les frais de poste et de correspondance), et à transmettre de même à chaque éditeur intéressé le montant de ce qui lui revient sur un envoi global d’argent (ce qui, pour le libraire de province, réduit le transport des fonds à un seul envoi.)

Plus récemment, les jeunes éditeurs mobilisés et les fils d’éditeurs, — qui sont ou seront les associés de leur père, — étant revenus de la guerre, cette équipe d’hommes actifs et résolus, desquels il semble bien qu’on puisse attendre des efforts intéressants, et quelques chevronnés de l’Edition, organisèrent