Anéantissement de la « politique mondiale ;
Affaiblissement économique ;
Charges financières.
Parmi toutes ces causes de faiblesse, les personnages de transition se réclament de l’Unité et, s’appuyant sur le texte du traité, s’efforcent de la renforcer.
Les paroles d’Erzberger ne sont pas paroles d’Évangile. Il a beaucoup à racheter et ses palinodies n’intéressent que les comptes qu’il devra rendre, un jour, à la vengeance des choses. C’est la fuite du lièvre : ses tours et détours ne le sauveront pas.
L’Allemagne et l’Europe après la guerre. — Voyons les faits de plus haut. Comment les peuples allemands, dans la liberté que le traité leur a laissée, collaboreront-ils à l’œuvre de restauration de l’ordre européen que le militarisme des Guillaume a troublé ?
La situation spéciale de l’Allemagne tient à ce fait géographique qu’elle fait barrage au milieu de l’Europe, in centro Europæ. Or, cette situation lui a donné, trop souvent, au cours de l’histoire, la tentation de la monarchie universelle[1].
Ou l’Allemagne verse dans l’impérialisme et le militarisme, et elle devient odieuse au monde ;
Ou bien, comprenant les périls auxquels cette tentation l’expose, elle se modère et s’arrange de façon à ne pas séparer sa vie de la vie normale européenne.
Tel est le dilemme.
La bonne adaptation de l’Allemagne à son rôle d’intermédiaire et même de lien peut dépendre de l’Europe, comme cela est arrivé, plusieurs fois, au cours de l’histoire ; elle peut être aussi obtenue par la volonté réfléchie de l’Allemagne elle-même par l’action de l’Allemagne sur elle-même.
Évidemment, le concours des deux éléments, — l’Allemagne et l’Europe, — serait préférable. C’est un des désavantages du
- ↑ Circulaire de d’Avaux et de Servien, du 5 avril 1644.