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REVUE SCIENTIFIQUE




QUELQUES PROGRÈS GUERRIERS
DE L’AÉRONAUTIQUE ET DE L’AÉROLOGIE





Les perfectionnements apportés par la physique à l’art de la guerre ont été particulièrement nombreux et remarquables dans cette branche nouvelle de la tactique qui a découlé de la navigation aérienne.

J’en voudrais donner quelques exemples qui seront forcément sporadiques, car pour être complet, il faudrait parcourir, sans en rien négliger, tout le champ de l’aéronautique et l’espace m’est beaucoup trop limité pour y pouvoir songer.

On sait que si les ballons dirigeables et surtout les Zeppelins ont fait à peu près faillite dans la guerre terrestre pour les raisons que j’ai données naguère ici même, il n’en a pas été tout à fait de même dans la guerre navale. Non seulement les dirigeables ont rendu, — surtout d’abord à nos ennemis, il faut le reconnaître, — des services signalés, comme éclaireurs lointains (notamment lors de la bataille du Jutland), mais nous les avons employés avec grand succès dans la chasse aux sous-marins.

Les grands dirigeables rigides construits récemment par l’Amirauté anglaise dont le rayon d’action dépasse 6000 kilomètres et la charge utile une cinquantaine de tonnes ont d’autre part donné dès leurs essais des résultats tels qu’on peut se demander dès maintenant si dans l’aéronautique pacifique de demain, — et contrairement à une prophétie maintes fois faite et qui pourrait bien subir le sort de beaucoup de prophéties — le ballon ne supplantera pas l’aéroplane.

Cela pourra être dû en grande partie à l’utihsation imprévue et récente de 1’« héUum » en aéronautique. Je m’explique. On sait que la cause principale qui a arrêté naguère les progrès des ballons dirigeables a été le risque continuel d’incendie et d’explosion qu’ils couraient à cause de l’hydrogène qui les gonfle. Cet hydrogène, par