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de quatre pièces françaises de 100 et trois nouveaux long Tom de 240 et de 120 ; les passages de zeppelins en route pour l’Angleterre, avec retour par Dunkerque, Calais et quelquefois Boulogne ; les incursions d’aéros à la recherche de nos pièces et de nos cantonnements et qui les arrosent de bombes, comme celle qui, le 13 février, blessa le commissaire en chef Duvigeant, ou de proclamations, de tracts, de nouvelles démoralisantes, comme celle de la capture de Garros le 20 avril ; des prises d’armes ou des revues « à grand orchestre, » comme celle du général Joffre le 3 février et celle du président de la République, le 11 avril, qui, accompagné du général d’Urbal, commandant l’armée de Belgique, parcourut à pied les nouveaux cantonnements ; des modifications dans l’équipement des fusiliers, dont les capotes seront d’un « gris bleu qui n’est pas le bleu horizon » (concession à l’amour-propre des marins) et dont les bérets seront remplacés aux tranchées par des « calottes protège-tête métalliques » (28 mars), premier nom officiel des casques Adrian ; l’arrivée de contingents nouveaux, comme celui qui débarqua le 6 mars de Lorient et qui permit de donner une cinquième section à une compagnie sur deux (celles qui occupaient le segment de Nieuwendamme, le plus étendu de tout le secteur), et surtout le détachement de 450 hommes qui permit si opportunément, le 5 mai, à la veille d’une terrible offensive ennemie, de reconstituer sous les ordres provisoires du lieutenant de vaisseau, bientôt capitaine de frégate Lefebvre, le 1er bataillon du ler régiment supprimé le 23 décembre précédent ; la relève des troupes belges du canal de Plaschendaele et de la Briqueterie, qui n’ont pu reprendre la tranchée perdue le 24 février et qui demandent qu’on les retire du front des fusiliers, occasion toute trouvée d’ « unifier » ce front ; enfin la dislocation, à la date du 1 avril, de la VIIIe armée (d’Urbal) et la reconstitution du détachement d’armée de Belgique, dans lequel est compris le groupement de Nieuport, sous les ordres du général Pulz, appelé d’Alsace à cet effet, — tels seront, en dehors des actions militaires proprement dites et avec les obsèques des braves tombés au champ d’honneur, les grands événements qui rempliront pour la brigade cette période quelque peu insipide qui va du 2 février au 9 mai 1915.

Si calme malgré tout que soit le front, si peu marquées que