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courtes et des sources électriques beaucoup moins puissantes que naguère.

Le phénomène sur lequel est établi cet appareil : émission par tout métal incandescent de particules électrisées négativement, s’appelle l’ « effet Edison, » du nom de celui qui l’a découvert.

L’effet Edison a d’ailleurs eu d’autres applications curieuses. L’une des plus ingénieuses qu’on me permettra de décrire ici incidemment, puisque l’occasion s’en présente, est le tube à rayons X de Coolidge.

Le grand inconvénient de la plupart des tubes à rayons X classiques est la difficulté de régler et de connaître à chaque instant l’intensité de ces rayons, intensité dont la variabilité incontrôlable a de nombreux inconvénients pour les applications physiques et médicales. Grâce à l’effet Edison, cette difficulté est résolue très élégamment dans les tubes Coolidge. Dans les tubes à rayons X ordinaires on sait que les rayons sont produits par les électrons qui provenant de la cathode du tube vont bombarder une électrode disposée en fouet qui, sous l’influence de ce bombardement, entre en vibration en émettant des rayons X. Dans ces tubes les électrons servent de véhicule à un courant électrique traversant le tube. Dans l’ampoule Coolidge au contraire ces électrons sont produits en chauffant la cathode au moyen d’une résistance électrique auxiliaire. L’émission des électrons étant rigoureusement fonction de la température, on peut régler et connaître à volonté l’intensité de cette émission et partant celle des rayons X, simplement en réglant le chauffage de la cathode.

Pour en revenir à la radiotélégraphie, l’audion a en outre apporté la solution si longtemps cherchée du secret en T.S.F. et il permet de recevoir une communication donnée à l’exclusion des autres qui pourraient la brouiller. Voici comment. Pour que cela soit réalisé, il faut qu’il y ait, comme on dit, syntonie entre le poste émetteur et le poste récepteur, c’est-à-dire qu’ils soient accordés et que celui-ci ne soit influencé que par les ondes d’une longueur bien déterminée émises par le premier. Autrement dit, il faut qu’il y ait résonance entre eux, comme il y a résonance entre une note de piano et un diapason donné par une série de diapasons placés à quelques mètres. Or, grâce à la plasticité d’emploi de l’audion, on peut régler celui-ci pour que le téléphone attenant ne soit sensible qu’à une onde de fréquence donnée. Et cela est d’autant plus facile que les ondes entretenues dont l’audion assure et amplifie si bien la réception (et qu’avant lui on ne savait pas recevoir) favorisent beaucoup mieux la