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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




Nous en sommes toujours réduits à ne connaître que par les journaux allemands, c’est-à-dire à ne connaître que 1res imparfaitement, — en tout cas, très indirectement, par retraduction d’une traduction, — le texte même des conditions de paix. Si donc nous voulons aujourd’hui revenir sur ce sujet (il n’en est pas d’autre qui soit digne d’occuper l’opinion, pour peu qu’on ait conscience de la gravité unique du moment dans l’histoire), il nous faut aussi reprendre le « résumé » des 440 articles, qui est le seul document dont l’usage public soit jusqu’ici autorisé. Du reste, nous n’avons aucune raison de le considérer a priori comme infidèle, ni même comme tendancieux, ainsi qu’on l’insinue d’un certain côté, car nous n’en savons rien, et il se pourrait que ce fût l’insinuation qui serait tendancieuse. De toute manière, il y a du moins une chose pour laquelle le résumé est sûrement exact à la lettre, et se confond avec le texte : le protocole du préambule, renonciation des hautes parties contractantes. On ne saurait passer outre sans se sentir invité à des réflexions qui vont loin.

Ce protocole est conçu de la sorte : « Les États-Unis d’Amérique, l’Empire britannique, la France, l’Italie et le Japon, Puissances désignées dans le présent Traité comme les Principales Puissances alliées et associées, la Belgique, la Bolivie, le Brésil, etc... (suit l’énumération de vingt-deux États constituant, avec les principales Puissances ci-dessus, les Puissances alliées et associées), d’une part, et l’Allemagne, d’autre part... »

«Et l’Allemagne, d’autre part. » L’Allemagne, d’un mot, d’un trait et d’un bloc Toute l’Allemagne, non seulement unie, mais une. Une délégation, un gouvernement, une nation, un État, un Reich, une Allemagne. L’Allemagne au-dessus des Allemagnes, ou plutôt