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offrent un intérêt esthétique plus grand. Au Cercle de l’Union artistique, on a vu ceux de M. Paul Le Roux par M. Ferdinand Humbert, du Docteur Morestin par M. Roll, et de M. Richepin par M. Bonnat ; de même que le buste de M. Jonnart et une statuette représentant M. Lhermitte par M. Denys Puech, tous intéressants, à divers titres. Au Salon, nous voyons ceux du Docteur Lucien Graux, encore par M. Bonnat, dont l’activité ne se dément pas, de Mme Lefebvre-Glaize par M. Ferdinand Humbert, et de Mme L… en costume turc, de M. J.-P. Laurens par M. Pierre Laurens, deux portraits de femmes en grand apparat par M. Flameng, le portrait de M. Joseph Hollman par M. Grün, celui de Mme la comtesse G… par M. Dagnan, qui rappelle quelques-unes des belles effigies méditatives du maître. Un artiste, par M. Gumery, un très curieux portrait de jeune femme à la manière du XVe siècle italien par M. Louis Rivier, Mgr Baudrillart par Mlle Valentine Reyre, deux Anglais Sir Arthur Stanley et M. Philip C. Savell, par M. Glazebrook, le Président Baudouin par M. Dawant, C. Debussy par M. Marcel Baschet, deux grands portraits par Gabriel Ferrier : le Docteur C… et Mme P. B… qui peuvent compter parmi ses chefs-d’œuvre ; enfin, un double portrait fort curieux et bien étudié, deux têtes de vieillards dans le même cadre, M. et Mme O. G… par M. Déchenaud. A la sculpture, le buste de M. Clemenceau par M. Sicard, ceux de MM. Deschanel et Jonnart par M. Denys Puech, enfin de P. Brindeau par M. Pierre Roche. Toutes les modalités du portrait sont ainsi, à peu de chose près, représentées.

On peut les confronter avec ce que le passé ou l’étranger nous offrent, en ce moment, d’exemples significatifs. Au Petit Palais, les portraits de Goya, de Madrazo, de M. Zuloaga, de M. de Madrazo y Ochoa, de M. Ortiz Echagüe, de M. Benedito Vivès, de M. Alvarez de Sotomayor, de M. Zaragoza viennent à propos pour souligner les différences d’écoles. Les portraits espagnols sont, d’ordinaire, mouvementés et à grand spectacle. Celui du Duc d’Albe et aussi celui de Mrs G… par M. Zuloaga sont dignes des belles époques de l’art chez nos voisins. Au Louvre, les pastels de La Tour, dits « de Saint-Quentin » nous remettent sous les yeux la vie et l’expression du visage telles qu’on les pratiquait au XVIIIe siècle. L’occasion est donc assez bonne de rechercher en quoi consiste cet art. On l’a souvent fait, mais en