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qu’on connaît déjà, et ce sera un des buts les plus utiles que puisse se proposer la Conférence.

Les séances plénières suivantes de la Conférence ont été spécialement consacrées à la discussion de la meilleure organisation à réaliser pour développer partout l’hygiène prophylactique, pour la mettre, dans les pays où elle est informe, au niveau de ce qu’elle est dans les pays comme les États-Unis où elle a déjà, — les statistiques le prouvent, — sauvé des millions d’existence, pour la créer enfin dans les pays où elle est inexistante.

La première base de la discussion a été fournie par un remarquable projet élaboré par le professeur Strong de l’Université Harvard et qui constitue comme une sorte de charte de l’hygiène future du monde.

Ce projet suggère l’établissement d’un bureau international d’hygiène et de santé publiques dont les attributions principales seraient multiples. Il aurait d’abord pour but d’attirer l’attention sur les cas les plus urgents qui, sur n’importe quel point du monde, nécessiteraient une aide médicale ou sanitaire, et d’indiquer les meilleures méthodes à employer pour apporter cette aide. Si, par exemple, une épidémie de typhus éclate, comme on l’a vu naguère en Serbie, le bureau international centralisera et coordonnera les efforts et on ne verra plus, comme c’est arrivé, plusieurs pays apporter, chacun de son côté, des secours qui se contrarient et font double emploi. Le bureau international servira également à centraliser et à répartir rapidement tous les renseignements sur les méthodes et découvertes nouvelles employées efficacement dans tel ou tel pays, de façon à en faire profiter les autres. Au bureau international d’hygiène seront adjoints des laboratoires spéciaux destinés non pas tant à des recherches scientifiques, actuellement bien outillées dans la plupart des grands pays, qu’à l’éducation des hygiénistes professionnels que chaque pays y enverra, et à la formation et à l’outillage d’équipes mobiles que le bureau pourra envoyer immédiatement en tout point du globe où son secours sera nécessaire. Mais surtout et avant tout ce bureau international de la santé humaine se proposera de stimuler et d’éclairer partout les efforts hygiéniques. Pour cela il agira sur l’opinion publique par une active propagande, par l’envoi de « missionnaires d’hygiène » pourvus de moyens efficaces, par toutes les ressources de la publicité et de la presse, par des subventions et des conseils aux organismes nationaux et locaux. Ainsi, dans les pays où l’hygiène est rudimentaire, l’opinion publique, ce grand levier du