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d’ailleurs françaises, — expérience portant sur des centaines de milliers de cas et dont les résultats sont par conséquent hors de tout conteste. On nous apportera les résultats de cette expérience, et notre objet sera de les faire connaître à tous et de les étendre à toute l’humanité pour qui la recrudescence de ces maladies, pourtant évitable, constitue un grave danger. Pareillement, l’expérience acquise depuis quelques années dans la lutte contre le fléau de la malaria nous sera apportée pour être diffusée et généralisée utilement par tous. Dans tous les domaines de l’hygiène et de la prophylaxie il en sera de même, et l’objet de la conférence est précisément de rechercher par quelles méthodes la diffusion et l’application des mesures reconnues les meilleures seront le mieux obtenues.

On a déjà vu, — on voit même aujourd’hui, — ajouta en souriant M. Davison, des Congrès plus vastes que celui-ci par le nombre et la situation des délégués ; on n’en a pas vu qui dépasse réellement celui-ci par l’importance du but, la facilité de l’atteindre et par la qualité des délégués. Pour ne citer que la France, ce sont des hommes comme les professeurs Roux, Calmette, Widal, Laveran, qui viennent à nous.

« Je crois fermement que de la conférence de Cannes un bien incalculable pourra sortir pour l’humanité meurtrie. »

Si j’osais résumer d’un mot la généreuse pensée qui a fait jaillir l’initiative de M. Davison, je crois qu’on pourrait rappeler la parole fameuse : « Bien taillé, mais maintenant il faut recoudre. »

Tel est l’état d’esprit dans lequel s’est ouverte la conférence interalliée des Croix-Rouges, en ce cadre exquis de la côte d’Azur où la mer est comme une turquoise sertie dans les fleurs et où les palmes et les branches d’oliviers, mêlant leurs verdures, semblent les vivants symboles de la paix par la victoire.

Il me reste maintenant à indiquer les résultats des séances de ce congrès qui est plus exactement une réunion des spécialistes alliés les plus éminents et les plus renommés en matière d’hygiène, destinée à formuler des suggestions et un programme de lutte mondiale contre la maladie, programme dont l’exécution sera ensuite confiée aux Croix-Rouges.

Je ne veux donner que deux chiffres (entre des milliers d’autres) pour indiquer tout ce qu’il y a à faire dans cet ordre d’idées : 1o La grippe, l’épidémie fâcheuse et trop dédaignée qui vient de sévir un peu partout, a tué en six mois à peu près 6 millions d’hommes ; aux États-