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moins souffert qu’eux : il n’a perdu en ces trois jours que son colonel, tué, 6 officiers et 163 hommes de troupes tués ou blessés. Presque intact, il est prêté, le 28 septembre, à la 22e division et, sous les ordres du lieutenant-colonel d’Olonne, progresse ce jour-là victorieusement : il occupe le bois des Faucons, les Echelons, borde le ravin de la Goutte, s’empare du bois des Loups et des extrémités Ouest des tranchées de Mannheim et de Göttingen ; en fin. de journée, il a pris comme butin cinq mitrailleuses et des milliers de grenades. Dans la nuit, il conquiert la place d’armes de l’Ouest des Mamelles et l’entrée Ouest de la tranchée Schiller.-— Le 29, il appuie une attaque des régiments voisins en direction de Tahure : mais l’avance est faible. — Le 30, il reçoit du corps d’armée l’ordre d’occuper la Mamelle Nord, qui est une colline dénudée, entourée de trois côtés par l’ennemi : trois batteries d’artillerie lourde l’appuieront. — Le 1er octobre, à la nuit tombante, trois compagnies (les 7e, 9e et 10e) donnent l’assaut, s’emparent de la Mamelle, ainsi que d’une place d’armes à l’Est. Elles travaillent toute la nuit à organiser le terrain conquis, mais les hommes sont très las, et, au lever du jour, ceux de la 7e compagnie n’ont pas achevé de réunir en une tranchée continue leurs trous de tirailleurs. — Or, dans la matinée du 2, les Allemands les prennent sous un fort bombardement, puis, s’élançant des tranchées de Cobourg et de Gotha, attaquent : leur premier assaut est rejeté ; au second, ils parviennent jusqu’à nos tirailleurs, isolés dans leurs trous, s’ouvrent un passage, anéantissent la 7e compagnie ; les deux autres compagnies résistent, contre-attaquent, reconquièrent toutes leurs tranchées ; l’ennemi accable le secteur entier d’obus suffocants. — Du 3 au 5, tout le régiment s’emploie à consolider le terrain conquis, sous un feu de plus en plus violent. — Le 6, trois compagnies participent à une attaque d’un régiment voisin contre le Trapèze, s’emparent d’une place d’armes, capturent un canon-revolver, un obusier de tranchée, 1 500 fusils. — Le 7, nos tranchées, creusées dans un sol très friable, sont prises d’enfilade par l’artillerie ennemie : le régiment est très éprouvé par ce feu ; il est relevé le 8. Il a perdu, du 25 septembre ail 8 octobre, 31 officiers et 1 155 hommes, tués ou blessés.

Si par la pensée on se représente cinquante séries aussi