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40 606 926 en 1915, pour remonter à 51 269 575 en 1916 et atteindre environ 55 600 000, en 1917.

Mais le régime normal eut à subir de nombreux à-coups. La mobilisation était survenue à l’époque où le mouvement des voyageurs atteint son maximum d’intensité. Pendant les jours de tension diplomatique, du 25 juillet au 1er août, 500 000 voyageurs revenaient à Paris ou traversaient la capitale. En même temps, 200 000 Serbes, Russes, Italiens, Suisses, Austro-Hongrois ou Allemands quittaient Paris.

L’avance des armées allemandes entraîna l’exode des populations civiles de Belgique et des régions du Nord. En l’espace de 10 jours, un million et demi d’habitants arrivaient à Paris et en repartaient en utilisant tous les wagons disponibles. A ce moment, nos ingénieurs ont fait en silence des miracles. Dans le même temps, 2 700 locomotives belges, échappées au désastre, arrivaient par nos voies ferrées et descendaient vers le Centre. Des trains de locomotives se précipitaient sur nos réseaux, empruntant de petites lignes, sans que nul accroc ne s’ensuivit.

L’organisation de trains nécessaires au transport des pouvoirs publics et des grandes administrations à Bordeaux, le transfert en lieu sûr des richesses de la France, de l’encaisse métallique et des documents des principaux établissements financiers se firent sans encombre. A travers les milliers de trains de voyageurs à marche de fortune, on dut glisser tous ces trains spéciaux, marchant à grande vitesse, et l’on y réussit à force de souplesse, d’ordre et de précision.

En ce qui concerne les marchandises, le trafic fut partiellement rétabli dès la fin du mois d’août 1914. En octobre 1915, les conditions d’admission des marchandises étaient devenues presque normales sur les réseaux de l’intérieur et s’étaient très améliorées sur les lignes situées dans la zone des opérations militaires où le trafic commercial continuait à être suspendu. Il n’en pouvait d’ailleurs être autrement. L’augmentation des tonnes transportées a été constante sur certains réseaux.

Sur l’Orléans, par exemple, les marchandises transportées en petite vitesse se sont élevées à 16 638 431 en 1915, un peu supérieures au chiffre de 1914 et à 18 377 687 en 1916. Sur le P.-L.-M., les transports de combustibles, en 1916, étaient en