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Et c’est pourquoi, — en vertu de ce que les médecins appellent vilainement les idiosyncrasies, — la pression qui, à une profondeur donnée, convient à un plongeur n’est pas nécessairement celle qui convient à un autre. Chacun, dans les appareils récents, peut régler lui-même celle pour laquelle il se trouve le mieux à son aise au moyen d’une soupape d’évacuation d’air, placée généralement au côté du casque et sur laquelle le plongeur agit lui-même. Cette soupape réglable est d’autant plus nécessaire que les hommes qui pompent l’air à la surface de l’eau ne le font pas toujours avec toute la régularité voulue, et qu’elle permet d’éviter les à-coups de la pression.

Divers perfectionnements ingénieux ont fourni des variantes précieuses du dispositif habituel. Une des plus sérieuses difficultés de la plongée des scaphandriers à grande profondeur provient de ce que la longueur du tuyau d’adduction et son poids finissent par devenir prohibitifs et par empêcher ou du moins par gêner beaucoup l’autonomie des mouvements du sujet. Deux dangers nouveaux surviennent aussi : c’est que les chances de rupture du tube sont ainsi augmentées, d’autant que les arêtes vives d’une épave peuvent l’accrocher facilement ; c’est aussi que les courants sous marins agissent d’autant plus sur ce tube qu’il est plus long et peuvent rendre impossible tout travail.

Pour remédier à ces inconvénients, on a construit des cloches spéciales, qui sont immergées, reliées à la pompe d’air extérieure et qui servent, si j’ose dire, de station centrale pour les scaphandriers ; c’est d’elles et non plus de l’extérieur que part leur tube d’air comprimé, qui est par conséquent bien plus court ; en outre, ils y trouvent tous les outils qui leur sont nécessaires et qui en font de véritables ateliers sous-marins, et aussi un téléphone pour parler avec l’extérieur. Il arrive aussi que les plongeurs ne soient même pas reliés par un tube d’air avec ces caissons d’air comprimé, mais soient complètement autonomes et portent sur leur dos leur propre air comprimé dans un réservoir. Ils en règlent eux-mêmes le débit, et à l’ensemble est adjoint un petit appareil de purification à soude ou à potasse, où passe l’air expiré, qui est ainsi rendu propre à nouveau à la respiration.

J’ajouterai que, grâce à un ingénieux dispositif acoustique, les scaphandriers ont maintenant le moyen de converser entre eux au fond de l’eau. Au surplus, leur outillage s’est perfectionné énormément. C’est ainsi qu’ils sont maintenant munis de chalumeaux