Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 50.djvu/429

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

unités du combat, dès la fin de 1917 et pendant l’année suivante. Nos chemins de fer, réduits par lus nécessités des opérations en cours à un personnel et à un matériel restreints, ont eu, au début, quelque peine à satisfaire à toutes les demandes américaines, mais leur personnel d( ! tout ordre apporta un tel dévouement à la cause commune que les trains se multiplièrent au fur et à mesure des besoins, jusqu’à ce que la constitution des services américains eût atteint son complet développement.


OFFENSIVE AUSTRO-ALLEMANDE EN Italie

Notre intervention on Italie, au moment de l’offensive austro-allemande en Vénétie, donna à la Compagnie P.-L.-M. l’occasion d’accomplir un magistral effort, exemple de la souplesse et de la puissance que peuvent atteindre nos lignes de chemins de fer.

Le 23 octobre 1917, lE jour même où les Allemands pénétraient au sud de Plezzo, la Compagnie était invitée par l’autorité militaire à réunir en vingt-quatre heures le personnel et les wagons nécessaires pour transporter, d’urgence, au delà des Alpes, 120 000 hommes de troupes britanniques ou françaises, avec l’artillerie et le matériel de guerre correspondants. Ce prodige fut accompli. Moins de 24 heures après la réception de l’ordre envoyé par le Comité de guerre, 500 locomotives et 12 000 wagons partaient de tous les points du réseau vers la zone des embarquements. Un jour plus tard, les trains formés étaient prêts à assurer les transports demandés.

Le 28, les 12 000 wagons se mirent en route et firent, pendant quatre jours, la navette entre le front français et la région du Trentin. Le 8 novembre, les Italiens, après avoir achevé leur mouvement de repli, pouvaient s’arrêter en toute sécurité sur la Piave, assurés du concours immédiat des forces Franco-britanniques.

Quand le mouvement des troupes et du matériel fut terminé, le réseau P. L. M. eut encore à pourvoir à l’apport des munitions et des vivres de ravitaillement. Il affecta près de 200 locomotives et de 5 000 wagons à ce service spécial.

Les lignes ferrées, comme on vient de le voir par cet exemple concluant, s’affirment comme un admirable instrument de défensive ou d’offensive stratégique, entre les mains du Haut