Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 50.djvu/424

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

amena dans les services des chemins de fer de sérieuses complications. Sur chaque ligne, un nombre de trains quotidien, variant de 120 à 170, débarrassa rapidement la zone arrière et facilita grandement nos mouvements, malgré la présence immédiate de l’ennemi en face de nos forces du première ligne.

Lorsque le maréchal Joffre eut décidé le renforcement de notre aile gauche en vue du retour offensif de la Marne, les chemins de fer transportèrent en quelques jours, de notre frontière de l’Est vers Paris, la valeur de trois corps d’armée. Les trains militaires répondant à ce transport improvisé empruntèrent en grande partie les itinéraires : Verdun, Sainte-Menehould, Bar-le-Duc et Neufchâteau, Chaumont, Troyes, Nogent-sur-Seine. Ils furent ensuite dirigés vers le Raincy et Nanteuil-le-Haudoin. Ces renforts puissants, amenés en temps utile, rejoignirent l’armée de Paris et tombèrent avec la 6e armée sur le flanc droit de l’adversaire, dans la région de L’Ourcq. Pendant ces transports, le rendement de nos voies ferrées atteignit jusqu’à 170 trains par jour, en arrière du front à renforcer. Les moindres lignes y furent employées, et le réseau de Grande Ceinture y joua un rôle important.

Les ressources des chemins de fer de la capitale et l’emploi intensif des convois et voitures automobiles ont grandement contribué au succès de la bataille de l’Ourcq, prélude de l’offensive de la Marne. Le concours des chemins de fer ne fera d’ailleurs que se développer, pendant les quatre dernières années de la guerre.


COURSE A LA MER

Après leur échec sur la Marne et leur établissement en arrière de l’Aisne, les Allemands, disposant constamment de forces nouvelles, ont renouvelé, à plusieurs reprises, mais sans succès, leur manœuvre d’enveloppement de notre aile gauche qui leur avait réussi à Charleroi. Des forces empruntées à notre aile droite, et transportées par voies ferrées, vinrent successivement prolonger notre front de l’Oise à la mer.

Les chemins de fer ont eu ainsi à exécuter la concentration de l’armée de Castelnau dans la région de Roye, celle de l’armée de Maud’huy dans la région d’Arras et celle de l’armée d’Urbal