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depuis la guerre nous a conduits, fin 1917, à 870 000 chevaux réalisés (petites forces non comprises) ; auxquels une statistique du ministère de l’Agriculture en ajoutait alors, avec quelque exagération, 1 100 000 en installation et 862 000 à l’étude. De fait, il pourra être obtenu : en 1918, 280 000 chevaux ; 175 000 en 1919 ; 223 000 en 1920. Si l’on totalise, on dépasserait donc, dans trois ans, 1 550 000 chevaux aménagés. Il n’est pas inutile d’ajouter que, dès à présent, 1 450 millions de francs ont pu être engagés en installations hydrauliques (dont 660 millions depuis la guerre).

C’est dans le Dauphiné et, plus généralement, dans les Alpes que cette industrie a pris son premier essor dès 1868. C’est là aussi que s’est porté de préférence le mouvement récent. A la fin de 1917, on y avait installé, depuis la début de la guerre, plus de 100 000 chevaux et des travaux étaient alors engagés pour 100 000 autres : sans tenir compte des projets grandioses que nous avons déjà signalés pour l’aménagement du Haut-Rhône.

Dans les Pyrénées, la guerre nous a trouvés avec 75 000 chevaux installés ; il s’en est ajouté, depuis lors, 185 000 (y compris les installations qui touchent à leur achèvement).

Dans le Plateau Central, on compte également plus de 180 000 chevaux en voie d’installation ou fînis : sur l’Anse (10 000) ; sur le Bès (20 000) ; sur la Truyère (40 000), etc.

Et, comme il est facile de le comprendre, nous n’avons pas seulement assisté à la création de grandes usines, où la puissance se compte par 10 000 chevaux. Dans toutes nos provinces françaises, on a repris des moulins à eau de l’ancien temps, souvent si méprisés depuis quelques années que, dans le bâtiment construit sur une chute d’eau inutilisée, on avait installé le paradoxe d’une machine à vapeur.

Ainsi, la houille blanche est actuellement très en faveur, et c’est justice. Notre intérêt national le plus évident nous commande d’utiliser cette force incessamment renouvelable, et constamment perdue, au lieu du charbon trop limité. Il faut donc applaudir à tous les efforts qui sont faits dans ce sens et inviter l’Etat à les encourager. Le rôle du Gouvernement est ici très simple. L’appui que lui demandent les industriels consiste uniquement à leur fournir une législation pratique, précise et exempte de fiscalité exagérée. Tel n’était pas le cas avant la