Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 50.djvu/180

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux exploitations faciles où l’on pouvait employer des prisonniers ou des manœuvres inexpérimentés.

Ce lignite est surtout utilisé par distillation, ainsi que nous l’indiquions tout à l’heure pour la houille. En l’employant dans des gazogènes, on obtient, outre le gaz pauvre (à raison de 2 000 mètres cubes par tonne), du goudron donnant de l’huile lubrifiante, de l’huile à gaz, de la paraffine, de la poix et de l’ammoniaque. Le gaz à l’eau peut, brûlé sur place dans des moteurs à explosion, actionner des centrales électriques ; ou bien on le distribue par des conduites analogues aux canalisations de gaz d’éclairage pour le chauffage industriel ou domestique. En distillant ainsi le charbon consommé, on récupère la benzine, le toluène, le xylène, la naphtaline, l’anthracène, tous produits trouvant leur application dans les usines de produits chimiques ou d’explosifs, dans les moteurs Diesel, etc. La même méthode et des appareils analogues peuvent également servir pour la tourbe.

La France ne possède guère qu’un grand gisement de lignite, celui de Fuveau dans les Bouches-du-Rhône, qui est largement exploité à raison de 628.000 tonnes par an. Mais la guerre a amené à remettre en marche un certain nombre de petites mines. Quant à la tourbe, bien qu’il en existe en de nombreuses régions, dans la Somme, en Loire-Inférieure, dans les Deux-Sèvres, l’Ain, le Plateau Central, etc., la production est insignifiante et singulièrement dispersée : à peine 58 000 tonnes par an, produites par plus de 1 800 tourbières.

Il y a, dans cet ordre d’idées purement minier, quelques progrès à réaliser, dont l’effet a des chances pour rester toujours inférieur aux économies résultant d’une combustion plus savante ; gazogènes, moteurs Diesel et Centrales électriques.


LE PÉTROLE

Le pétrole a, sur la houille, une supériorité qui attire immédiatement l’attention, celle de pouvoir fournir 11 000 à 12 000 calories par kilogramme, contre 7 à 8 000 pour une bonne houille. Inutile d’ajouter, comme compensation logique, qu’il coûte plus cher. Les questions posées a son propos offrent une importance nationale, qui nous amènera peut-être un jour