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réciproque que tous les atomes de l’univers semblent exercer les uns sur les autres, à des distances quelconques, malgré les interpositions immenses de l’éther. Entre toutes les attractions dont les calculs astronomiques tiennent compte, deux seulement présentent assez d’intensité pour être utilisables : celles exercées par la terre elle-même et celles résultant de la lune. Pour nous servir de la gravité, notre moyen le plus pratique est de faire ou de laisser agir l’attraction centrale sur l’eau. La force de la houille blanche procède de la vaporisation solaire. Cependant elle n’existerait pas si cette vaporisation n’avait pas dû combattre la tendance de l’eau à descendre, comme lorsqu’on bande le ressort d’une montre ou remonte les poids d’une horloge et c’est la chute de l’eau sous l’influence de la gravité qui, en fin de compte, fait tourner la turbine ou le moulin. De même et plus visiblement quand, au haut d’un funiculaire alpin, on remplit une caisse a eau qui équilibre le poids du wagon montant.

L’attraction de la lune produit, de son côté, une force énorme, restée encore sans emploi, celle des marées.

La chaleur terrestre a, jusqu’ici, peu d’applications directes, sauf dans les .sources thermales. Mais il est logique de lui rattacher les formations de minéraux qui ont été réalisées par voie de fusion et qui peuvent aujourd’hui alimenter des combustions ou provoquer des courants de piles et, peut-être même, d’après certaines hypothèses modernes, les constitutions de corps simples, dans lesquels a été emprisonnée de l’énergie interne, prête à subir une dégradation avec dégagement de chaleur, analogue à celle qui accompagne la transformation du radium en hélium. Généralement, les minéraux de la superficie terrestre ont eu le temps de dépenser leur force interne avec leur chaleur en subissant la loi universelle qui ramène la tension de l’énergie vers le repos. Mais il n’en est pas de même quand on s’enfonce dans la terre, en échappant aux influences oxydantes, par lesquelles a été, depuis longtemps, brûlée sa surface. Alors on rencontre des minéraux sulfurés ou des métaux natifs qui sont de véritables combustibles. Si l’on descendait davantage, on en trouverait peut-être d’autres, également formés avec absorption de calorique et gardant en réserve une énergie plus puissante, toute prête à se dépenser spontanément à la manière de nos explosifs. Quant à l’énergie intra-atomique,