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reprise. Les vers pourraient être interdits par la censure, ils seraient réclamés par le public. De là des troubles à la première représentation. Leur avis, comme le mien, est qu’il vaut mieux n’en pas parler.

Nous avons reparlé de Mélingue dans don César. Mélingue, je le crains, prouvera que j’ai eu raison de dire : il jouera bien le rôle et le dira mal.


A la date du 8 février, cet écho des Misérables : Pour aider une Fantine à payer les mois de nourrice de son enfant : un mois, 30 francs


A la date du 11 :

Le bonhomme de l’Institut est venu m’apporter le mois de janvier : 166 fr. 66.

A la date du 18, un nom nouveau, appelé à faire quelque bruit, apparaît pour la première fois :


J’ai eu à dîner tous nos amis du dimanche, plus M. Armand Gouzien. — Après le dîner sont venus Louis Blanc, Pet/rat, Clemenceau, le maire de Montmartre au 18 mars, que Lockroy m’a présenté.


Le carnet s’achève le 20 février, à deux heures du matin, sur les bulletins du triomphe de Ruy Blas, qu’un mot résume : » Succès comme Hernani. »

Le carnet qui va du Ier janvier au 1er août 1877 se ressent, si vigoureux que soient ses 75 ans, de la vieillesse de l’auteur. L’écriture est fatiguée et heurtée. Il renferme des notations de plus en plus brèves et devient plutôt un répertoire, comme il le qualifie d’ailleurs lui-même au revers de la première page dans une note curieuse.


Je note ici, pour tous les répertoires du même genre que j’ai écrits depuis vingt ans au jour le jour, que de certaines mentions qui semblent énigmatiques (telles que Heberthe, T. 17, Sartorius, Aristote, Turris alverna, Calido mena, les 40 Géants, C. R. etc.) sont pour moi simplement des points de repère, et m’indiquent, sous une forme compréhensible à moi seul, les ouvrages auxquels je travaille au moment où j’écris sur ces cahiers.