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Ne pas être inquiet d’êtres chers et vivants Et qu’il faudrait quitter en rentrant au mystère ; Fermer derrière moi ma porte sur la terre, Et m’en aller… </poem>

Deux fragments en prose sont à citer dans le même ordre d’idées.

On dit :
Bah ! c’est pour les autres. Cela ne me touche pas,
Tout ce que tu fais pour autrui t’attend toi-même et te saisira un jour.
La fosse réelle pour le fossoyeur est celle qu’il ne creuse pas.

Puis cette anecdote, dont il ne devait pas reprendre l’idée :

A Guernesey, — rien que des cimetières anglicans, — aussi intolérants pour les morts que les cimetières catholiques, — ceux-là aussi s’appellent terre sainte, — l’évêque a béni. — Tout ce qui meurt en dehors de l’anglicanisme est enterré dans ces cimetières, bon gré mal gré, et forcé de subir les cérémonies anglicanes. — Un indépendant faisait un jour enterrer un de ses amis dans un de ces cimetières. Il voulait faire sa prière de « non-conformist ; » le curé anglican s’y opposait. — Vous ne pouvez faire cela que hors de mon cimetière (or, il n’y en a pas d’autre) ; ceci est terre sainte, terre bénie par l’évêque de Winchester.


LES CRIEURS.