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visiblement heureux d’être acclamé à son apparition dans la loge. Portant dans les couloirs son chapeau devant soi, comme un myrte. Regret In ni son feutre. Intéressé par le Voltaire.

— Le chef-d’œuvre de la sculpture moderne !

Par le Rotrou :

— C’est d’Artagnan ! C’est Cyrano !

Par Seveste :

— C’est bien cela ! De Cuba il me dit :

— C’étaient des escarmouches, ce n’était pas la guerre, Pour tant j’ai perdu le cinquième de mes hommes, et la moitié de mes officiers !

Les signatures de Colbert et de Louis XIV l’attirent. Il demande si l’on joue quelquefois les Sept Chefs devant Thèbes.

Il trouve qu’Œdipe est le chef-d’œuvre du théâtre grec.


25 octobre 1910.

Et voici venir la manifestation du théâtre pour mes vingt-cinq ans ! et comme je suis très hésitant, il me semble que je trahis en les voulant quitter ces gens dont la fidélité (apparente chez quelques-uns) me touche ; je suis nerveux et mélancolique.


29 samedi, 2 heures.

Très ému, je vais aller tout à l’heure à ce lunch que les sociétaires offrent pour mes vingt-cinq ans.

J’étais moins ému (plus inquiet, mais moins triste) en 1885 quand j’allais au-devant de l’avenir.

C’est qu’à tout prendre les hommages aujourd’hui sont mélancoliques, — quelque chose finit.


28 août 1911.

Samedi, soirée intéressante.

Mounet très gentil. Remerciements, embrassades. Il a un tel idéal et de telles visées, qu’il ne se croit pas arrivé. Et je lui dis qu’un concours sur la question de savoir quels sont les dix grands Français de ce temps, le place le cinquième.

Lui n’en est pas plus fier : « J’aurais pu faire de belles choses, j’aurais pu être un tragédien ! »

Il raconte comment, après avoir sur Hamlet étudié tous les commentateurs, tous les critiques, il ne savait à l’approche