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A la droite du 18e corps, le 3e corps (général Hache) est à l’articulation du décrochement si dangereux qui met en péril toute l’opération offensive sur Saint-Quentin si elle n’est pas protégée de ce côté. Le 3e corps a dû faire face à l’Est et même au Nord, sur la rive gauche, pour contenir et refouler toute manœuvre ennemie venant de Guise. Ainsi, il forme, comme nous l’avons indiqué, la pointe de l’angle : un côté étant tourné au Nord-Ouest, celui-ci regarde au Nord-Est.

Cependant l’ennemi, c’est-à-dire le Xe corps, sortant de Guise, s’en prend aux plateaux du Marlois. Il a passé l’Oise aux ponts de Guise et à Flavigny et il se jette à l’assaut de Bertaignemont-Landifay. Le général Hache, sentant le péril d’une telle manœuvre, a fait une masse, de sa 5e division (Bloch) qui a déjà perdu la ferme de Bertaignemont, de sa 6e division (Verrier) qu’il arrête dans son mouvement au-delà de l’Oise, et il emprunte même momentanément au 18e corps le concours de la 35e division. Cette force considérable va être jetée en partie sur Jonqueuse (au nord du plateau) pour prendre de flanc la contre-attaque allemande avec mission de rejeter à la rivière toute force ennemie qui l’a franchie. Les éléments de la 0e division qui ont passé sur la rive droite ne seront rappelés que si leur intervention est reconnue indispensable : ils gardent la route de Guise-Saint-Quentin et protègent toujours la droite du 18e corps.

Le Xe corps allemand et peut-être quelques éléments du corps de la Garde se sont massés entre Audigny (Sud-Est de Guise) et Mont-d’Origny, à cheval sur la route de Guise, centre sur Jonqueuse.

C’est donc un choc direct entre les deux manœuvres, celle qui débouche de l’Oise et celle qui entend l’y rejeter. De part et d’autre, l’objectif central est la colline cote 136, un peu au Nord de Jonqueuse. La bataille est à son plein à partir de 15 heures quarante.

Le général Hache, qui n’a pas quitté Landifay et qui a été, plus d’une fois, exposé, a maintenu le corps par son exemple et son impassibilité sous le feu. La progression de l’ennemi est arrêtée. Mais cela ne suffit pas : il faut le repousser tout à fait, le rejeter dans la rivière. Le général Hache prend son parti… Mais, à partir de ce moment, la manœuvre du 3e corps va se confondre dans la manœuvre plus générale, qui, se