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Nous avons quitté le 18e corps au moment où il s’accroche péniblement entre la route de la Fère (vers Urvillers) et celle de Guise (vers Homblières) pour entourer au plus près Saint-Quentin. La 36e division est en flèche dans cette position difficile, tandis qu’à, gauche, les divisions de réserve commencent à fléchir et qu’à droite, les deux autres divisions du corps, la 35e et la 38e, ne pouvant plus compter sur le 3e corps pour un mouvement au-delà de l’Oise, sont obligées de s’échelonner face à l’Est de façon à parer à l’offensive allemande débouchant de Guise et menaçant de couper les ponts de ce côté.

A 14 heures, la 36e division, la division de flèche, est attaquée par les forces importantes venant du Sud de Saint-Quentin (c’est le Xe corps de réserve qui s’est rendu maître de la route de la Fère et qui débouche sur Urvillers-Itancourt). La 30e division, épuisée, ne peut tenir plus longtemps la ligne de communication entre les deux routes de la Fère et de Guise par Itancourt-Neuville-Saint-Amand-Mesnil-Saint-Laurent-llomblières. Elle se replie lentement et, vers 10 heures trente, elle est obligée de repasser la rivière. Mais elle reste maîtresse des passages à Mézières-sur-Oise, Châtillon-sur-Oise, Sissy.

Ce mouvement entraîne celui de la 38e division (troupes d’Afrique, général Muleau). Ces braves troupes avaient franchi l’Oise à Ribemont ; elles progressaient normalement sur la rive droite, ne rencontrant qu’une faible résistance. Elles restent, le plus longtemps possible, sur ce terrain et se cramponnent aux hauteurs 120-127 qui dominent Sissy et Thenelles. Mais à la nuit, leur position sur la rive droite est trop exposée ; elles sont ramenées sur l’Oise.

Quant à la 35e division, elle n’a pas quitté la région Parpeville-Villers-le-Sec, où elle est arrivée bien tardivement et en assez mauvais ordre après l’engagement du 28, où plusieurs des régiments, notamment le 57e, ont été sérieusement éprouvés. Le 29, elle n’a pris part au combat que dans l’attaque sur Jonqueuse.

De ce côté encore, l’ennemi ne poursuit pas. Les débouchés de l’Oise restent entre nos mains. Si les troupes d’une des divisions ont eu une rude journée, les deux autres divisions, du 18e corps, la 38e et la 35e sont à peu près indemnes. Les unités sont recomposées pendant la nuit et sont en état de reprendre l’offensive le lendemain.