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général à Sains-Richaumont. Le 28, le corps ayant reçu l’ordre de se préparer pour la bataille face à l’Ouest, direction de Saint-Quentin, descendra un peu plus au Sud vers Ribemont et il bivouaquera le 28 au soir, la 35e division à Villers-le-Sec, avant-garde à Ribemont, la 30e division à Pleine-Selve, avant-garde à Courjumelles, et la 38e division (général Muteau), à la Ferlé-Chevrésis, avant-garde à Montceau-le-Neuf.

Cependant, un incident, qui va décider en partie du sort de la journée du lendemain, se produit dans la marche du corps, le 28 au soir. Au moment où il passe en face de Guise, les ponts de Guise, défendus seulement, comme nous venons de le dire, par deux bataillons de la brigade Journée, sont attaqués. La 35e division, qui est à proximité, tombe sur l’ennemi de le Hérie-la-Vieuville et le contient. Mais ce combat la retarde : elle n’arrivera à son cantonnement que dans la matinée du lendemain, quand la bataille sera engagée. La prise des ponts de Guise, le retard de la 35e division eurent des conséquences sur lesquelles nous reviendrons tout à l’heure. Quoi qu’il en soit, le 18e corps, très fatigué, est, le 28 au soir, au cantonnement, au Sud de Ribemont.

Le 3e corps (général Sauret) était le voisin du 18e corps à la bataille de Charleroi. En échelon, il le suit dans la retraite. Le corps a franchi la frontière française, le 25 août ; la retraite s’est poursuivie par la zone Fourmies-Buironfosse. Le 3e corps a passé l’Oise entre Guise et Etréaupont. Il progresse sur la rive gauche, le 27, et, pour l’attaque du lendemain, il occupe, par ordre, les pentes du plateau du Marlois, avec pour centre Courjumelles. Le corps a ses deux divisions, la 5e (général Verrier) et la 6e (général Bloch) ; il a reçu, en renfort, une division d’Afrique, la 37e (général Comby). Par une disposition très sage du général Lanrezac, qui craint le débouché de l’ennemi sur sa droite, le corps est articulé, une face vers Origny-Sainte-Benoîte, une face vers Guise, disposition qui commence à dessiner une forme angulaire pour l’ensemble de l’armée. La pointe de l’armée est donc ici, et elle est dirigée vers Mont-d’Origny. On a appris, le 28 au soir, que le général Sauret était remplacé par le général Hache.

Le 10e corps (général Defforges) avait, avec le 3e corps, subi le poids principal de la bataille de Charleroi. Battant en retraite, il s’était engagé franchement dans le couloir de Couvin