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de ce littoral, — une haute falaise presque rectiligne, — diffère tout à fait de celui que nous venons d’étudier et qu’on n’y remarque plus de ces longues et profondes cassures perpendiculaires à la côte, que l’on désigne en Scandinavie sous le nom de fjords, le navigateur y utilise-t-il quelques abris, quelques baies trop ouvertes mais où la tenue est bonne, tels le Kildinsund, le havre du petit fleuve Teriberka, celui du Woronja, le mouillage des Sept Ilots (les « Sem Ostrowow »), les deux baies que forme l’île de Nokujew et enfin, — à la limite extrême de l’empire des glaces compactes, — le petit golfe Swjatonosk ou de Jokansk, que défend de la poussée des banquises la longue pointe de Swjatoï Noss, le cap sacré.


Il ne faut d’ailleurs pas se représenter les bourgades, les hameaux de pêcheurs, pour mieux dire, que j’ai eu l’occasion de citer comme ressemblant à ceux de nos côtes. Ces huttes disséminées au fond d’une baie silencieuse sont souvent désertes. En été les hommes vont assez volontiers à Arkhangelsk pour s’employer sur le port et y gagner quelque argent. Peu à peu, disent nos Instructions, avec une naïveté un peu malicieuse, peut-être, les femmes vont les retrouver ; sans doute quand elles ont réussi à vendre a quelques rares navigateurs de passage leur poisson séché, leurs huiles et fanons de baleines.

Quant aux « villes » du fjord de Kola, Kola même, Mourmansk et Alexandrowsk, devenue récemment la capitale officielle de la Laponie russe[1], elles se composent en général d’une longue rue de maisons basses, d’une église assez soignée, de quelques établissements publics, — un hôpital, entre autres, — et tout cela contient de 1 800 à 3 000 habitants, Lapons-Norvégiens, Russes, Finnois ou Finlandais, Caréliens de type ethnique fort indécis, avec, en plus, quelques Anglais et quelques Allemands.

De ressources utilisables pour les bâtiments, pour les vapeurs, surtout, fort peu, du moins jusqu’à ces dernières années.

  1. Alexandrowsk est quelquefois désigné (par exemple dans la remarquable étude de M. Ed. Blanc, parue le 15 janvier 1916 dans les « Annales de la société de géographie ») sous le nom de Ekaterininskoïe gavan, le port de Catherine. Mourmansk semble être une création toute nouvelle répondant à des convenances particulières des marines alliées. Cette base d’opérations maritime est à quelques kilomètres au Nord de Kola.