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arrivait là un ami de Paris, qui pourrait nuire par des mots perfides à mon affaire, si elle n’était pas déjà arrangée[1].

« Vivez avec tous ces gens-là , mon cher Buloz, avec vos ministres, avec Thiers et autres, mais sans vous y fier et en ne vous donnant jamais à eux, car il faut avoir contre eux ses garanties toujours prêtes, c’est le seul moyen de se tenir et de se faire ménager.

« Mille amitiés à nos amis, mes respects à Madame Buloz, et à vous de cœur.

« Compliments à Bonnaire,

« SAINTE-BEUVE.

« Que fait Marmier ?[2] »


Et voici le souhait de Sainte-Beuve pour l’année 1838 :

« Bonjour, mon chez Buloz : je vous souhaite, ainsi qu’à la Revue, une bonne année. Je vous arriverai pour le second semestre, et tâcherai de donner alors avec quelque vigueur et de réparer l’absence. Il m’a semblé que mon article avait été imprimé sans faute, ce qui m’est très à cœur, vous savez ; je vous remercie de ce soin.

« Je voudrais, vous qui êtes une puissance, vous prier de négocier près de M. Salvandy ceci : ce serait qu’il voulût bien accorder en présent à la bibliothèque de l’Académie de Lausanne la Collection des documents historiques publiés par le Ministère de l’Instruction publique et de la Guerre (les mémoires sur la succession d’Espagne, les Albigeois, etc.) ; il fait ce présent très volontiers ; il ne saurait le mieux placer qu’ici, où de plus, cette gracieuseté irait bien pour effacer les préventions que cette affaire du blocus hermétique a laissées au cœur de la Suisse française. Soyez assez bon pour lui en parler : accorder à la bibliothèque de l’Académie de Lausanne une collection des Souvenirs historiques qu’il publie.

« Mille amitiés à nos amis, à Quinet, à Cochut, à Bonnaire, à M. Gerdès… J’offre mes humbles hommages à Mme Buloz avec tous mes vœux. »

Sainte-Beuve revient le 2 juin 1838. A peine arrivé, le voici à la Revue ; il revoit F. Buloz, qui l’accueille, Sainte-Beuve le note, — « plus en ami qu’en intéressé. » Il est heureux de

  1. Son cours à Lausanne.
  2. Inédite.