Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 45.djvu/845

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
SARREBRÜCK
ET
LA DIPLOMATIE PRUSSIENNE EN 1815


I

Lorsque, après la chute de Napoléon, en 1814, les coalisés, maîtres absolus du sort de la France, eurent décidé de la ramener aux limites qu’elle avait au 1er janvier 1792, afin d’effacer toute l’œuvre territoriale de la Révolution et de l’Empire, la nouvelle frontière ne suivit pas exactement la ligne, de démarcation des départements rhénans formés en 1795, et qui nous étaient ainsi enlevés en bloc. Dans la région de la Sarre et en basse Alsace, notamment, nous gardâmes quelques avantages sur les limites d’avant la Révolution. L’article 2 du traité du 30 mai 1814 contient les stipulations suivantes :

«… 3° Dans le département de la Moselle, la nouvelle démarcation, là où elle s’écarte de l’ancienne, sera formée par une ligne à tirer depuis perte jusqu’à Freinerstrof, et par celle qui sépare le canton de Tholey du reste du département de la Moselle ; 4° dans le département de la Sarre, les cantons de Sarrebrück et d’Arneval (Saint-Arnual) resteront à la France ainsi qu’une partie de celui de Lebach ; 5° la forteresse de Landau ayant formé, avant l’année 1792, un point isolé dans l’Allemagne, la France conserve, au-delà de ses frontières, une partie des départements du Mont-Tonnerre et du Bas-Rhin,