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dut être ramenée en arrière, tout en conservant des avantages de terrain assez importans.


XII

Cependant, le bruit se répandait que l’ennemi prendrait l’offensive au printemps. Les travaux qu’il exécutait ne laissaient guère de doute à cet égard. Ils faisaient penser que l’attaque aurait lieu sur le front de la IIIe armée, dans le secteur de Cambrai, et qu’elle atteindrait pareillement la Ve, qui, ayant quitté les Flandres, était venue prendre la droite de la IIIe, entre Gouzeaucourt. et Barîsis, où elle se liait avec les Français. Des documens surpris permettaient de penser que cette offensive était préparée pour le 1er mars 1918.

Elle se déclencha le 21 mars, contre l’une et l’autre armée, sur un front de 80 kilomètres, entre la Scarpe au Nord et l’Oise au Sud.

Pour cet effort, les Allemands, conformément à leurs habitudes, avaient créé deux armées nouvelles. Ces deux armées, la XVIIe au Nord, sous les ordres du général Otto von Below, et la XVIIIe au Sud, sous les ordres du général von Hutier, étaient venues encadrer la IIe, aux ordres du général von Marwitz, qui tenait normalement le secteur. La XVIIe armée comprenait, du Nord au Sud, les six groupes von Stein (ancien III. corps bavarois), von Fasbender (ancien Ier bavarois de réserve, von Borne (ancien XVIIIe corps), von Kühm (ancien XIe corps), von Lindequist (ancien XIVe corps de réserve) et von Grunert. La IIe armée comprenait quatre groupes : von Staebs, von Kathen, von Gontard et von Hofacher. La XVIIe année comprenait également quatre groupes, von Luthwitz, von Atinger, von Webern, et von Conta.

A la fin de janvier, une instruction du grand quartier général allemand fixa les principes à suivre. Ces principes étaient au nombre de quatre. Tout d’abord, on écartait l’idée que les divisions pourraient être relevées après un jour de combat. « Au contraire, étant bien conduites, elles doivent être ménagées de façon à poursuivre l’offensive pendant plusieurs jours et à exécuter ainsi une avance considérable. » Ceci est l’application de ce qu’on avait vu en Italie pendant cette offensive d’octobre 1917, qui est, à tant de points de vue, une répétition