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Confédération. Des résultats et accords auxquels avaient abouti ces conférences et entretiens, un seul a été publié, l’accord relatif à la politique des deux gouvernemens envers la Chine. Mais nombre d’autres sujets ont été abordés, et l’entente des deux gouvernemens s’est faite sur les points essentiels de leur collaboration commune à la guerre. L’ambassade du vicomte Ishii a eu, d’ailleurs, pour complément, une mission économique spéciale comprenant, sous la présidence du baron Megata, membre de la Chambre des Pairs, ex-directeur au ministère des Finances, plusieurs hauts fonctionnaires des départemens impériaux du commerce, de l’industrie, des finances, et les représentans de grands établissements financiers ou industriels du Japon.

L’accord relatif à la Chine consiste en deux lettres échangées à la date du 2 novembre 1917 entre le vicomte Ishii et M. Lansing, secrétaire d’État. Comme l’accord précédent du 30 novembre 1908, il définit les principes et intentions des deux gouvernemens dans leur politique en Chine. Les deux gouvernemens reconnaissent que la proximité territoriale crée entre les nations des relations spéciales ; les États-Unis admettent, en conséquence, que le Japon a des intérêts spéciaux en Chine, notamment dans les régions où les possessions des deux pays sont contigües. Ils ajoutent toutefois que la souveraineté territoriale de la Chine n’est, de ce fait, nullement atteinte, et les États-Unis affirment leur entière confiance dans les assurances répétées du gouvernement japonais que, dans la sphère de ses intérêts spéciaux, il n’a aucun désir de créer un traitement différentiel au commerce des autres nations et de méconnaître les droits que le gouvernement chinois a, par traités, accordés aux autres Puissances… Les deux gouvernemens nient qu’ils aient aucun dessein de diminuer en aucune façon l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Chine, et ils entendent rester fidèles au principe de la porte ouverte. Ils déclarent cependant être opposés à toute acquisition par n’importe quel gouvernement étranger de droits ou de privilèges spéciaux qui atteindraient l’indépendance et l’intégrité de la Chine et qui dénieraient aux citoyens ou sujets d’autres pays la pleine jouissance des avantages reconnus au commerce et à l’industrie des diverses nations.

Le nouvel accord différait de celui du 30 novembre 1908,