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LES ÉTATS-UNIS
ET
L’EXTRÊME-ORIENT

L’événement capital qui, depuis les premiers mois de l’année 1917, domine la présente guerre, et qui, après lui avoir donné tout son sens, achève d’en assurer la victorieuse issue, est l’entrée en lice des États-Unis de l’Amérique du Nord. La République fédérale, en se rangeant aux côtés des Alliés, a entraîné avec elle la grande majorité des républiques de l’Amérique centrale et méridionale. Elle a montré aux États restés neutres les devoirs qui leur incombent, l’idéal et l’avenir que les Alliés opposent à la barbarie teutonne, le sort qui les menacerait, si cette barbarie ne devait pas être vaincue. Elle a enfin, comme grande Puissance du Pacifique, par sa situation entre l’Est et l’Ouest, par l’influence que lui conféraient ses relations déjà anciennes avec les États de l’Asie orientale, le Siam, la Chine, le Japon, associé leur cause à la sienne et fait un faisceau de ces forces de l’Extrême-Orient aujourd’hui unies contre nos communs ennemis.

C’est ce rôle des États-Unis en Extrême-Orient que notre objet serait d’analyser et de définir, en marquant comment il se lie à la lâche même que la République fédérale s’est assignée, quel concours il apporte à l’œuvre des Alliés, de quel poids il peut et doit peser dans la balance de la guerre.