International Harvester Cy, la plus grande fabrique du monde pour les machines agricoles.
L’industrie des chemins de fer nous paraît être celle à laquelle les Américains apporteront leur plus large concours ; or c’est précisément cette industrie que nous avons nous-mêmes déjà très largement fécondée avec nos capitaux. Le Transsibérien, qui est la grande voie intercontinentale destinée à prendre une part de plus en plus grande du trafic russo-américain, doit comporter, pour suffire à cette tâche, des transformations qui se feront certainement avec la coopération de l’Amérique.
Enfin, la Chine, qui a été un grand champ d’expansion pour les capitaux européens, se tourne maintenant vers le nouveau continent pour y trouver les concours indispensables à son œuvre de réorganisation. Les États-Unis paraissent aujourd’hui disposés à cette coopération, et nous en avons la preuve dans le fait qu’ils accepteraient, dit-on, de participer à l’emprunt de 10 millions de livres sterling pour la réforme monétaire.
Cet immense effort que nécessitera le relèvement des pays où nous avions, avant la guerre, assuré notre influence en engageant nos capitaux, ne pourra se faire, dans la même mesure, avec notre concours, car la fortune publique aura subi chez nous de telles transformations que c’est une question de savoir quand nous pourrions reprendre à l’extérieur notre rôle de grande puissance financière. Cependant, en prévision des luttes économiques futures et étant donnée notre juste ambition de supplanter les Allemands sur les marchés de l’exportation, nous ne devrons pas nous retirer sans conditions, en laissant à d’autres le soin de recueillir les fruits de ce que nous aurons semé en des temps plus heureux.
C’est là qu’apparaît pour nous la nécessité de nous assurer la collaboration d’un associé plus fortuné, auquel nous pourrons offrir une part de nos affaires à l’étranger, en lui donnant, sous cette forme, un emploi rémunérateur de ses capitaux disponibles, sans faire la rude école de l’adaptation à des pays neufs, avec lesquels il n’a aucune affinité de race. Quel que soit le mode suivant lequel se réalisera cette association d’intérêts : crédits à court terme, emprunts, souscriptions d’actions ou commandites, il ne devra pas tendre à l’absorption de nos entreprises par le capital américain, afin de ne pas abandonner