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Ces déclarations dépassent, par le ton général et le caractère des personnes, les limites d’une affaire privée. Ce qui prouve bien, d’ailleurs, l’intérêt supérieur de cette entreprise, c’est que, d’après les déclarations même de son Président, cette organisation a reçu les approbations officielles du gouvernement à Washington. Le projet a été discuté avec MM. William G. Redfield, Secrétaire du Commerce, et John Skelton Williams, Contrôleur de la Monnaie, qui ont accueilli avec la plus grande faveur cette combinaison.

Nous avons cité, à titre d’exemple, l’American International Corporation, parce qu’elle comprend ce qu’il y a de plus puissant aux États-Unis dans le monde de la Finance ou de la grande Industrie, et que cette création est tout à fait représentative de cet esprit nouveau américain. La maison Morgan qui, dès le début de la guerre, a donné aux Alliés le concours le plus actif, compte également parmi les banques où règne ce même esprit d’entreprise appliqué à l’exécution d’un programme de développement extérieur.

D’autres groupemens ont été constitués dans la même pensée de promouvoir l’expansion commerciale et industrielle. La Guaranty Trust of New-York a déjà pris des initiatives dans ce sens en créant la Mercantile Bank of Americas ; la Chase National Bank vient aussi de participer à la formation de la Foreign Banking Corporation, dont le président est M. Archibald Kairns, ancien gouverneur de la Fédéral Reserve Bank de San Francisco.

La liste de ces groupemens est loin d’être close ; chaque courrier d’Amérique nous apporte quelque projet nouveau attestant ce besoin d’activité à l’extérieur. Mais, à vrai dire, tous ces projets sont à long terme, car, aujourd’hui, c’est vers la grande lutte mondiale que sont tournées toutes les forces du pays, et ces manifestations ne sont intéressantes à retenir que comme l’amorce d’un vaste programme d’après guerre.

Il faut également compter avec le temps pour que toutes ces initiatives produisent leur plein effet ; l’éducation du public américain reste à faire sur ce point, et c’est là aussi une immense tâche. Si quelques banques de New-York ou d’autres grands centres comme Boston, Philadelphie, Chicago, New-Orléans, Saint-Louis et San-Francisco témoignent d’un véritable esprit d’entreprise, qui n’est plus limité maintenant