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les sièges : Buenos-Ayres, Rio, Santos, Sao Paulo, Montevideo, Santiago et Caracas, plus une agence à la Havane.

Le choix des contrées, d’ailleurs fort judicieux, répond à un véritable plan d’action pan-américain. La Banque ne porte pas son principal effort sur l’Amérique Centrale, dont le champ est déjà largement ouvert à son activité, sans grande concurrence ; elle préfère profiter des circonstances favorables pour s’installer dans l’Amérique du Sud, en un moment où les pays habitués à vivre du crédit européen cherchent d’autres commanditaires.

Si nous prenons, par exemple, l’Argentine, la création d’une banque américaine répondait à une idée opportune, ainsi que le prouve le développement ultra-rapide des opérations de la National City Bank à Buenos-Ayres. Après deux années à peine de fonctionnement, ses dépôts représentent déjà 100 millions de francs, ce qui est un beau début pour une banque étrangère, en Argentine[1]. Une autre grande Banque des États-Unis vient également d’y créer une agence, la First National Bank, de Boston, représentant le groupe des grandes industries de la Nouvelle-Angleterre. Ce ne sont pas, d’ailleurs, les affaires qui manquent pour les banques américaines, si l’on en juge par ce fait que, depuis la guerre, plus de 70 pour 100 des transactions commerciales de l’Amérique latine se règlent en tirages sur New-York, c’est-à-dire en dollars, alors qu’auparavant c’était la livre sterling qui était presque exclusivement pratiquée pour les règlemens internationaux.

En d’autres parties du monde où elle entendait s’établir, la National City Bank a inauguré un système, aboutissant, par des voies et moyens différens, au même résultat. D’après des arrangerons intervenus en 1915, elle s’est assuré le contrôle de l’international Banking Corporation, qui possède des agences en Chine, au Japon, aux Indes, à Manille, à Panama, au Mexique, et, de plus, un siège à Londres. Sous cette forme, c’est encore l’influence et la direction de la National City Bank qui vont s’exercer dans tous ces pays, où elle cherche à se créer des relations pour l’avenir.

  1. Nous signalons, en passant, un côté particulier de cette organisation des banques américaines à l’étranger. À Buenos-Ayres, par exemple, la National City Bank organise dans ses bureaux une exposition d’échantillons, avec catalogues des principales maisons américaines d’exportation, et offre ses bons offices comme intermédiaire pour l’achat de leurs articles.