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vers le succès final, même la reconnaissance hasardeuse des canonnières Le Voyer, qui nous coûta des hommes, mais nous valut de précieux renseignemens. Au total, les pertes du bataillon de Jonquières, depuis son départ de la brigade jusqu’à la prise de Saint-Georges, étaient de 3 officiers, 2 sous-officiers, 27 marins tués ; 2 officiers, 8 sous-officiers, 142 marins blessés.

Pertes « modérées » en raison de la longueur et de la difficulté des opérations. Dès le lendemain de la prise de Saint-Georges, le 30 décembre, à dix heures du matin, le général de Mitry arrivait à Nieuport et, dans la cour de la maison servant de quartier général, décorait de la croix d’officier de la Légion d’honneur le colonel Hennocque, de la croix de chevalier le lieutenant de vaisseau Le Page, le capitaine d’artillerie Boueil, le sous-lieutenant de dragons Mouquin ; de la médaille militaire le second maître Cévaer et le quartier-maître mitrailleur Yvon Nicolas. En outre, de nombreux avancemens furent accordés aux marins du bataillon de Jonquières et notamment à ceux de la 3e compagnie, où les seconds-maîtres Cévaer et Herry furent promus maîtres, quatre quartiers-maîtres promus seconds-maîtres et une dizaine de marins quartiers-maîtres. Mais, de l’avis même du colonel Hennocque[1], c’était le bataillon de Jonquières au complet qu’en bonne justice il eût fallu récompenser et son chef aurait pu répondre comme le gouverneur de Vincennes au roi Louis XVIII qui lui demandait lequel des hommes de la garnison avait le mieux mérité la faveur d’une distinction :

« Tous ont fait leur devoir, Sire. En désigner un serait faire injure aux autres. »


Charles Le Goffic.
  1. « Le colonel commandant le secteur de Saint-Georges… remercie les officiers, sous-officiers, quartiers-maîtres et matelots du concours qu’ils lui ont prêté sans marchander dans toutes les opérations qui ont abouti à la prise de Saint-Georges. Il est fier de les avoir eus sous ses ordres pour mener à bien cette opération que le commandement a bien voulu qualifier de haut fait d’armes, ne regrettant qu’une chose, c’est de n’avoir pu les faire récompenser tous, comme ils le méritaient. » (Extrait de l’ordre du jour adressé au bataillon de Jonquières à la date du 14 janvier 1915, par le colonel H.-E. Hennocque.)