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DU CONSULAT À L’EMPIRE
LETTRES D’UNE MÈRE À SA FILLE[1]

I
DE CONSTANTINOPLE AUX TUILERIES

Après dix années durant lesquelles la vie de société avait été interrompue, sans que les élémens qui l’avaient formée pussent se rencontrer ou se rejoindre, un jour vint où les sermens de haine à la Royauté parurent périmés et où les Français, du moins la majorité d’entre eux, aspirèrent à une forme d’existence qui fût décente, correcte et agréable. On n’avait point assisté sans dégoût aux fantaisies de luxe grossier où se portaient les nouveaux riches ; on s’était indigné aux scandaleux débordemens du dictateur ; on s’était moqué des ladreries bourgeoises de quelques gouvernans du jour et de l’étalage que faisaient de leurs exactions certains gouvernans de la veille ; on était las d’émeutes, las de cortèges sanguinaires, las de coups d’État, las de mépris et las de haine. Mais était-ce une

  1. Correspondance inédite de Mme Carra-Saint-Cyr avec sa fille, Mme Charpentier. Mss. — Cf. Comte de Fazi du Bayet, Les généraux du Bayet, Carra-Saint-Cyr et Charpentier. Correspondances et notices biographiques. — A. Dry, Soldats ambassadeurs, t. I. — Galerie militaire, par Babié et Beaumont, t. I. — Chuquet, Mayence. — Ch.-L. Chassin, La Vendée patriote, t. III. — Les pacifications de l’Ouest, t. I. — Peltier, Paris. — Barras, Mémoires. — Caudrillier, La Trahison de Pichegru. — Cugnac, Campagne de l’armée de réserve, t. II. — Lettres et documens pour servir à l’histoire de Joachim Murat (1767-1815), t. II et suiv., etc.