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Au Peuple hellène.

« La France, la Grande-Bretagne et la Russie ont voulu l’indépendance, la grandeur et la prospérité de la Grèce.

« Elles entendent défendre le noble pays qu’elles ont libéré contre les efforts réunis des Turcs, des Bulgares et des Allemands.

« Elles sont ici pour déjouer les manœuvres des ennemis héréditaires du royaume.

« Elles veulent mettre fin aux violations répétées de la Constitution et des Traités, aux déplorables intrigues qui ont abouti au massacre des soldats des pays amis.

« Berlin commandait hier à Athènes et conduisait graduellement le peuple sous le joug Bulgare-Allemand.

« Nous avons résolu de rétablir la vérité constitutionnelle et l’unité de la Grèce.

« Les Puissances garantes ont en conséquence demandé au roi Constantin d’abdiquer.

« Elles ne prétendent pas toucher à la Royauté constitutionnelle. Elles n’ont d’autre ambition que d’assurer le fonctionnement régulier de la Constitution à laquelle le roi Georges, de glorieuse mémoire, avait toujours été scrupuleusement fidèle et que le roi Constantin a cessé de respecter.


HELLENES !

« L’heure de la réconciliation est venue. Vos destinées sont étroitement associées à celles des, Puissances garantes. Votre idéal est le même, vos espérances sont les mêmes.

« Nous faisons appel à votre sagesse et à votre patriotisme.

« Aujourd’hui le blocus est levé. Toute représaille contre les Grecs, à quelque parti qu’ils appartiennent, sera impitoyablement réprimée.

« Aucune atteinte à l’ordre public ne sera tolérée.

« Les biens et la liberté de chacun seront sauvegardés.

« C’est une ère nouvelle de paix et de travail qui va s’ouvrir devant vous.

« Sachez que, respectueuses de la Souveraineté nationale, les Puissances protectrices n’ont nullement l’intention d’imposer au peuple grec la mobilisation générale.