Page:Revue des Deux Mondes - 1917 - tome 42.djvu/737

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

conseils du grand-père Penthièvre, de les garder bons catholiques, et recevait du colonel de Vendôme une demi-satisfaction : « Je ne puis parler à maman que de mon opinion personnelle, et quel que soit le prix que j’attache à celle de mon grand-père, non seulement je n’ai aucun scrupule d’aller à ma nouvelle paroisse, mais je regarde ce devoir comme absolument indispensable, parce que je crois fermement que les décrets n’ont porté aucune atteinte aux dogmes de la religion, pour lesquels j’aurai toute ma vie le respect le plus inviolable ; que je regarde toutes les opérations de l’Assemblée comme purement temporelles et que dans cette matière je ne reconnaîtrai jamais d’autre autorité que celle de la Nation. Votre éloignement pour ces principes m’afflige d’autant plus que je crains qu’il ne vous éloigne de nous. Mais je ne doute pas que ma chère maman ne s’en rapproche et qu’alors elle ne rende au tendre et respectueux attachement de ses enfans la justice qu’il mérite ; en particulier celui de son tendre fils. »

Les conseils du père sont autres. Il n’avait pas osé parler de franc-maçonnerie. Mais il ne permettait pas de déserter les clubs. Un jour Mme de Genlis a mené le Duc de Chartres aux Cordeliers : il y a vu des femmes qui interrompaient les orateurs, et prenaient la parole de leur place : en quels termes ! avec quelles propositions !

Louis-Philippe-Joseph l’avait fait admettre aux Jacobins : au début, aux premiers Jacobins, quand cette réunion était fréquentée par des hommes tels que M. Mathieu de Montmorency et M. de Biron.

Le jeune adepte montrait d’ailleurs peu d’enthousiasme. Les assistans étaient rares, dit-il, et de graves décisions étaient adoptées par peu de suffrages. Les séances étaient d’un mortel ennui.

Mais le père insistait. Au lendemain du décret du 29 septembre 1791 (contre les clubs) il écrit au colonel de Vendôme : « Je ne crois pas que ce décret veuille dire grand’chose… Mais je crois aussi qu’on cherchera à s’en servir pour nous donner quelque désagrément. Prenez bien vos précautions, mon cher enfant, ne donnez aucune prise. Mais il ne faut certainement pas pour cela cesser d’aller aux Sociétés des Amis de la Constitution ! »

Ainsi les soins du Duc d’Orléans et ceux de Mme de Genlis