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ramifications, exigeait au préalable la solution de graves difficultés. La question de savoir quel est celui des belligérans qui, légalement et moralement, doit nourrir des populations civiles, dont la situation est sans précédent dans l’histoire humaine ; les aspects militaires de l’arme économique qu’est le blocus alimentaire ; les problèmes du transport des denrées à travers les zones de guerre et les frontières des pays ennemis, et de leur distribution, sont de la plus haute importance pour les peuples combattant. Ceux-ci surveillaient donc de près les travaux de la Commission. Cette dernière s’organisait avec l’aide des habitans eux-mêmes qui, en Belgique comme en France, témoignaient d’une énergie admirable. Elle s’efforça de coordonner son action avec celle des associations qui se consacraient déjà aux œuvres de secours. La plupart des institutions charitables de Belgique se groupèrent autour du Comité national.

Les opérations comprennent le ravitaillement, les finances, les secours aux indigens. Trois départemens correspondant à ces trois ordres d’activité ont été créés, non seulement dans le sein de la Commission, mais dans celui des sous-comités, toutes les fois que leur compétence s’étend à plus d’une de ces trois fonctions. Le département du ravitaillement est chargé d’importer, pour 9 500 000 personnes, les denrées qui leur sont revendues par les agens de distribution. Il a fallu, pour éviter les fuites, remplacer le commerce de détail de ces denrées par des comités volontaires, qui les prennent dans 4 657 magasins communaux et les vendent directement aux habitans. Le département des finances et du change emploie la majeure partie des fonds à l’achat de denrées au dehors et le surplus à soutenir les populations. Le département d’assistance reçoit les souscriptions charitables recueillies dans diverses parties du monde ; il y joint les gains réalisés par le département de ravitaillement : le tout est employé à nourrir et à vêtir les indigens. Grâce à ces opérations, ceux qui n’auraient pas eu d’argent pour acheter leur nourriture sont mis en mesure de le faire et s’adressent au ravitaillement dans les mêmes conditions que ceux qui ont conservé des ressources propres disponibles : ayant reçu des secours, ils sont à même de payer leur ration.